• Contes

    Seigneulles (les artisans)

    Outre les commerçants, il y a quelques artisans à Seigneulles. Je me souviens en particulier d’un menuisier, son atelier est installé près de la fontaine, je passe souvent devant chez lui et je m’arrête pour le regarde travailler. Il fabrique des meubles mais aussi des cercueils, quand c’est le cas, je ne m’attarde pas. Je crois me souvenir qu’il y avait un autre menuisier-charpentier dans le village, avec qui nous avons des liens de parenté (M. Nahant). Il y a aussi un ferblantier, il a un dépôt situé en face de l’église, la dernière maison à gauche en sortant (M. Blanchard ?), il fabrique et répare des chenaux, travaille la tôle, il fait également de la plomberie il me semble. Naturellement, un personnage important pour les cultivateurs, c’est le maréchal-ferrant (le marchaux). Sa forge se trouve rue de l’Eglise, je vais le voir travailler, surtout quand il ferre un cheval mais j’ai toujours peur quand il cloue le fer qu’il  blesse l’animal.


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  • Contes

    Seigneulles (le magasin d’Adèle)

    Parmi les commerces de Seigneulles, mon préféré est évidement l’épicerie de madame Adèle. La porte, munie d’un carillon qui annonce l’entrée d’un client, s’ouvre sur un escalier, le magasin est en contrebas et relativement obscur, éclairé par une petite fenêtre à hauteur de la rue.

    Une odeur particulière flotte dans cet endroit, celle des épices se mélange à celle des légumes vendus en sac. Je fais souvent les courses pour Grand-mère et Marraine, comme récompense, j’ai la permission d’acheter des bonbons. Madame Adèle, en rajoute souvent. Elle est dans son élément, elle ne doit pas faire de gros bénéfices mais c’est sa vie.  

    Il faut parfois attendre, les clients et surtout les clientes bavardent, pour me passer le temps, je « touille » dans les sacs de pois, de lentilles et de haricots, la patronne me laisse faire.   

     


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  • Seigneulles (les commerçants)

    Malgré sa modestie, le village compte plusieurs commerçants, tout d’abord une boulangerie, la boutique se trouve au bout de la rue située en face de chez Marraine. Pendant la guerre, son pain est meilleur et plus blanc que celle d’Aubréville, il y a moins de son. C’est le rendez-vous incontournable des habitants et, au hasard des rencontres, les discussions vont bon train, elles se prolongent devant la boutique. Il y a également un boucher, son magasin est situé dans une ruelle donnant rue de l’Eglise. Deux cafés, l’un près de la mairie, l’autre, le café Maurer, fait l’angle de la rue de la Fontaine, au pied de la côte.  Et puis surtout l’épicerie de madame Adèle dont je parlerais plus longuement. Ces commerces contribuent à l’animation des rues, la majeure partie des clients se déplace surtout à pied, rarement à vélo pendant la guerre, en raison d'une pénurie des pneus.

    Plus tard, une autre magasin s'ouvre dans le quartier de Marraine, il vend et répare les postes de radio (TSF) qui, avant l'avènement de la télévision tient une place importante dans chaque foyer.


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  • Seigneulles (Les retrouvailles)

    Le jour de mon arrivée en vacances, et avant le repas de midi, je descends embrasser Marraine et l’oncle Germain.

    -Reviens pour midi, j’ai fait une blanquette, tu aimes toujours ?

    C’est surtout la sauce que j’aime, comme celle du coq au vin.

    Je retrouve avec joie le décor qui va être le mien pendant deux mois et demi, la cour et le puits, en face, la ferme et l’impasse, je salue les voisins et descends la grande ruelle. Je passe devant la maison des cousins Bonamy, je viendrai leur dire bonjour dans l’après-midi, et j’arrive chez Marraine.

    J’entre par la remise, mais en cette saison Marraine est dans la cuisine d’été qui donne sur la ruelle, je passe par l’ancienne écurie.

    Elle m’attendait aussi, je vais embrasser l’oncle Germain que je sais trouver du côté du jardin et des lapins.

    Je ne m’attarde pas, grand-père est à cheval sur les horaires, il se met à table à midi pile, et puis la blanquette ne peut attendre.   


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  • ContactSeigneulles (le logement)

    Le logement des mes grands-parents est un ancien café, un fronton de pierre orne la porte d’entrée qui donne dans un sas s’ouvrant sur la cuisine, l'autre porte qui s'ouvrait sur la salle du café est condamnée. Cette cuisine est relativement vaste, une grande table en bois massif au milieu, à gauche un vaisselier supportant de jolies assiettes, au fond, une immense cheminée avec un chaudron accroché à une crémaillère et des chenets à tête de lion, au fond de la cheminée, une taque en fonte.

    A droite en entrant, un évier en grès, surmonté d’une pompe en cuivre, puis une cuisinière sur laquelle est posée en permanence une bouilloire.

    L’unique chambre est encore plus grande, c’est l’ancienne salle du café, plusieurs lits sont disposés le long d’un mur, de l’autre côté des armoires lorraines en chêne massif. (J’en ai une chez moi ainsi qu’un buffet…en photo, venant de ma mère)

    Sur l’arrière, une pièce peu éclairée sert de cellier qui accède à une petite cave, c’est un endroit que j’évite de fréquenter entre 5 et 10 ans, plus tard je n’ai plus peur.


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  • Contact 

    (Photo Cyril Auboin

    Seigneulles (l’arrivée)

    Nous arrivons à Seigneulles, les premières maisons à droite, face à nous, la mairie-école avec sa grosse horloge surmontée d’un clocheton, quel plaisir de revoir ce décor. Nous tournons à droite, passons devant le café, puis à gauche pour prendre la rue de l’Eglise dans sa partie étroite. Un peu plus loin à gauche la ruelle de la boucherie, ensuite, en retrait, la forge, au bout de la rue, j’aperçois le clocher.

    -Terminus, tout le monde descend.

    Pendant que grand-père dételle le cheval, je cours vers l’entrée où grand-mère me tend les bras.

    -Mon Dieu, ce que tu as grandi !

    Chaque année, mémère Titine m’accueille  ainsi, de 6 à 14 ans, j’en ai pris des centimètres.

    Une limonade fraîche m’attend sur la table, ainsi que des gâteaux « maison » ou une part de tarte.

    Je retrouve une odeur particulière dans la maison, mélange de cire et de bois brûlé, une fraîcheur agréable derrière les murs épais.  

    Comme à son habitude, tante Zoé vient me dire bonjour.


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  • ContactSeigneulles (voyage)

    Le voyage en car est long, le véhicule s’arrête dans chaque village, il doit faire des crochets, à Rarécourt, Lavoye et Autrécourt. Enfin, Erize-la-Grande, nous allons arriver à Rosnes. Je suis fébrile, j’espère que grand-père ne m’a pas oublié…

    Il est bien là, devant le café, il scrute l’intérieur du car mais il ne me voit pas. Je descends rapidement et cours vers lui. Il me soulève de terre pour m’embrasser.

    -Et ta valise ?

    Elle est sur le toit du véhicule, le chauffeur lui passe.

    -En route mauvaise troupe !

    Il me porte sur le siège de la carriole et hop, c’est parti.

    La côte est gravie au pas et, dès que nous sommes en haut, il stoppe le cheval.

    -Arrêt pipi.

    Ce n’est pas un luxe. Du haut de la côte je distingue Seigneulles, nimbé dans une brume de chaleur, avec ses toits rouges et gris, quel bonheur !

    Le vieux cheval se met au trot dans la descente, je suis secoué mais ce n’est pas pour me déplaire, nous seront plus vite arrivés.

     


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  • Seigneulles (Vacances)

    Malgré la distance relativement réduite entre Aubréville et Seigneulles, environ une quarantaine de kilomètres, je n’ai pas revu mes grands-parents depuis un an, les seuls contacts sont les lettres. Après plusieurs séjours dans un hôpital militaire, mon père est démobilisé, mais il n’a plus sa moto, « réquisitionnée » par l’armée française lors de la débâcle. Nous avions appris que l’arrière-grand-mère était décédée, mais c’était en plein hiver, mes parents n’ont pas fait le déplacement, il n’y avait aucun moyen de transport.

    C’est avec joie que j’accueille la décision de mes parents de m’ « expédier » à Seigneulles durant les grandes vacances de l’an 1941. J’attends le 15 juillet avec impatience, ma petite valise et moi sommes prêts pour le voyage. Je dois prendre le car à Clermont, mon père me confie au chauffeur, lui faisant des recommandations pour que je descende à Rosnes où grand-père vient me chercher avec sa carriole.

     


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  • Seigneulles (J’y pense sans cesse)

    Depuis notre retour à Aubréville, je suis triste, l’ambiance est bien différente de celle de Seigneulles, que ce soit dans le village et à la maison. Des soldats Allemands réparent le pont et la ligne du chemin de fer, le soir ils défilent dans les rues, musique en tête et ils obligent les habitants à les regarder passer.

    Mon père souffre terriblement de ses blessures, il me les a montrées, c’est affreux, il dort mal la nuit et son caractère s’en ressent.

    Je pense sans cesse à mes grands-parents, à marraine, je leur envoie des lettres, ils me répondent. Je pense à Seigneulles, j’aimerais tant y retourner. Heureusement, l’école reprend le 1er octobre et cela me donne une occupation. 

     


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  • Seigneulles (en notre absence)

    J’ai parlé d’un soldat Français fait prisonnier à Seigneulles le 16 juin 1940, alors que nous étions sur la route du retour, je viens de retrouver un renseignement qui recoupe cette information, un récit concernant une compagnie de chars. Comme vous pouvez le lire, cette formation a livré bataille à Aubréville, mon village natal, je me souviens de plusieurs tombes provisoires dans le cimetière, les corps ont été restitués aux familles après le Libération. Etrange coïncidence, c’est sur le territoire de Seigneulles que, pour ce qu’il restait de la compagnie, la guerre s’est probablement terminée.

    ….Pendant ce temps, le 14 juin, la 2ème compagnie de chars, sous les ordres du Capitaine FRUHINSHOLZ et la 3ème compagnie, commandée par le Lieutenant GEORGES, sont engagées pour former bouchon à AUBREVILLE au Nord de CLERMONT-en-ARGONNE. Les deux compagnies trouvent devant elles une violente défense antichar, bien organisée, qui s'oppose à leur progression.

    (Sept chars ont été détruits, une dizaine de soldats Français ont été tués dans cette bataille)

    Le regroupement du 43ème B.C.C. s'opère dans le Bois de PIERREFITTE ; la 1ère Cie reçoit 4 chars de remplacement et un char indisponible. Le 43ème Bataillon appuie le 14ème G.R.C.A. à ERIZE-la-BRULEE à 7 kilomètres au Sud-Ouest de PIERREFITTE. Le bataillon a récupéré à SEIGNEULLES des éléments de la 1ère Compagnie du 67ème B.C.C., sous le commandement du Capitaine LAPICHE, avec 3 chars D 1 qui lui restent ; ils viennent de NETTANCOURT où ils ont retrouvé la camionnette M 40225 armée d'une mitrailleuse Hotchkiss avec comme chef d'équipage le Sergent Roger VINCENT de la 2ème Compagnie et les chasseurs FLECK, CACHALOU, MUNEZ et GUILLEMINOT.


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  • Seigneulles (au revoir)

    Le retour à Aubréville est prévu, ma mère n’a eu aucune nouvelle de mon père, elle suppose qu’il a été fait prisonnier comme son frère, Louis Martin et d’autres hommes du village.

    (Il reste quelques semaines avant la date des grandes vacances, mais il me semble que l’école de Seigneulles n’a pas été rouverte, sinon j’aurais repris les cours, l’instituteur n’était probablement par revenu)

    Quelques jours après le retour de l’exode, nous apprenons que mon père a été blessé et qu’il est dans un hôpital de Nancy, ma mère va le voir, il est sauvé, malgré de graves blessures à une jambe et à un bras. J’aimerais prolonger mon séjour à Seigneulles, au moins jusqu’à la rentrée mais ma mère est inflexible.

    -Quand ton père va rentrer à la maison, je veux que tu sois avec nous, sinon il serait déçu, j’espère que tu comprends.

    Après quelques jours de repos, nous reprenons la route d’Aubréville, véhiculés par le cousin Bonamy dans sa camionnette qui pue le cochon.    


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  • Seigneulles (la vie reprend)

    Nous pensions voir des soldats Allemands comme à Vavincourt, heureusement, il n’y en a pas, l’avantage d'être à l'écart d'une route nationale*.

    Le rythme du village reprend, les cultivateurs essayent de rattraper le temps perdu mais il manque des hommes, prisonniers, dont mon oncle Louis Martin, courageusement, les femmes et les anciens les remplacent, grand-père n’est pas en reste, il passe une grande partie de ses journées à la ferme de la rue de Rumont pour aider ma tante et M. Maginot.

    Le cauchemar de l’exode s’estompe rapidement, il n’y a pas de cellules psychologiques pour remettre les idées en place, manger à sa faim et dormir dans un bon lit suffisent.

    Grand-mère, tante Zoé et l’arrière-grand-mère ont repris leurs bonnes habitudes, elles se réunissent à nouveau près du puits avec d’autres vieilles dames du quartier pour coudre, tricoter et bavarder.            

     

    * J’ai découvert sur Internet que des soldats Français avaient été faits prisonniers à Seigneulles, ils pensaient probablement être en sécurité.

     

    CLEMENT Rémy, né le 27/06/1919 à Bouillé-Courdault (Vendée) a été affecté à la 4ème compagnie du 123ème régiment d'infanterie du 7/04/40 au 15/06/40,  fait prisonnier à SEIGNEULLES (Meuse) le 16/06/40,  puis détenu à la caserne Oudinot de BAR LE DUC.


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  • Seigneulles (le retour)

    Quelle joie de revoir les toits de Seigneulles, le cheval, pourtant fatigué, sent l’écurie, il presse le pas.

    L’arrière-grand-mère veut descendre la première, pressée de retrouver son logis, je l’accompagne, ça sent le moisi dans sa cuisine, j’ouvre ses volets, c’est la première fois que je la vois sourire, elle est tellement contente qu’elle m’embrasse.

    De nombreux habitants sont déjà revenus au village, comme Marraine et oncle Germain, ils sont heureux de nous revoir.  

    Les vaches nous attendaient, il faut récupérer les poules et les lapins qui avaient été lâchés dans la nature, il en manque à l’appel.

    -Les renards et les belettes en ont profité.

    Je ramasse des œufs dans le pré mais grand-père me conseille de les jeter.

    -Beaucoup sont trop vieux, demain on en mangera des frais.

    C’est l’effervescence dans les rues mais cette fois l’ambiance est bonne, le déchargement des chariots est vite fait. Chacun raconte ce qu’il a vécu, certains ont été mitraillés sur la route, heureusement il n’y a pas eu de victime.

     


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  • AccueilSeigneulles (demi-tour)

    Nous arrivons à Domrémy-la-Pucelle, après environ 80 kilomètres de route, j’avais entendu parler de ce village où est née Jeanne d’Arc. C’est dans un pré, en face de sa maison natale et non loin de la basilique que nous campons pour une nuit. Nous dormons dans une sorte de remise à foin.

    Le lendemain, alors que je cueille des fleurs dans le pré, des explosions retentissent et je vois de la fumée à l’horizon, Neufchâteau est bombardé. Nous reprenons la route, passons sur un pont que des militaires Français sont en train de miner. Un spectacle de désolation à Neufchâteau, tout un quartier a été bombardé. Des ruines fumantes et nous apprenons qu’il y a eu des victimes. Cette nouvelle me glace les sangs. Cette fois la décision de grand-père de faire demi-tour est acceptée. Le retour est pénible, nous continuons même la nuit, nous arrêtant seulement quelques heures, surtout pour reposer le pauvre cheval. Plus rien à manger, nous trouvons du pain mais il faut enlever la  moisissure.

    Nous passons à côté d’une gare en pleine nuit, des wagons sont en flammes, une vision d’apocalypse, j’ai peur.

    Les troupes françaises sont en déroute, des véhicules filent vers le sud et c’est en arrivant à Vavincourt que nous voyons les premiers Allemands. La vue de ces soldats en uniforme vert m’effraye, grand-père me rassure mais je vois bien que cette présence le chagrine.


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  • AccueilSeigneulles (l’exode)

    De longs convois se dirigent vers le sud, dans chaque village traversé, ce sont les mêmes scènes, les habitants chargent leurs chariots de toutes sortes d’objets. Quelques rares voitures surchargées doublent ce triste défilé. La chaleur est accablante et je suis préposé à l’alimentation en eau, je vais remplir des récipients aux fontaines quand nous traversons les villages.

    Nous avançons au pas du cheval,  nous couchons dans des granges ou des remises. Nous arrivons à Demange-aux-Eaux où les habitants n’ont pas reçu l’ordre de partir, nous n’avons plus rien à manger et les gens nous apportent des victuailles mais surtout du lait pour mon petit frère.

    Grand-père est bougon, plusieurs fois il menace de faire demi-tour, mais il se plie aux suppliques des femmes.


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  • Seigneulles (le départ)

    Nous sommes prêts à partir, les deux vaches ont été lâchées dans le pré, les lapins et les poules aussi, grand-père a vérifié si les portes et les volets étaient bien fermés.

    Quelques attelages passent en direction de Vavincourt, d’autres paraît-il sont partis sur Rumont. Grand-père veut éviter la Voie Sacrée, il opte pour Vavincourt.

    Je suis assis à l’arrière du chariot, je veux voir Seigneulles le plus longtemps possible, j’ai un pincement au cœur quand disparaissent les dernières habitations. Je n’ai qu’un souhait c’est que nous soyons obligés de faire rapidement demi-tour, grand-père avait cet espoir aussi, ou alors c’était pour nous remonter le moral.

    La vieille grand-mère continue à geindre, il faisait tellement frais dans sa maison. Grand-mère et tante Zoé essayent de la raisonner. Et que de dire de mon petit frère que ma mère soit rafraîchir sans cesse, ce voyage forcé va être un chemin de croix pour tout le monde. 


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  • Seigneulles (mes ancêtres)

    En plus de ma grand-mère et de mon arrière-grand-mère, nombreux sont mes ascendants nés à Seigneulles, Jules Wallesch, mon arrière-grand-père en 1854, Françoise Maginot en 1824, Marie-Anne Degyee en 1804, Etienne Maginot en 1788, Marie Marson en 1766, Nicolas Degyee en 1758, Marie-Anne Minel en 1754 et Claude Maginot en 1750. D’autres sont originaires des villages voisins, entres autres des Macquart et des Brichard de Rosnes. 

     


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  • Mon billetSeigneulles (l’évacuation)

    C’est en sortant de l’école que j’entends, après des roulements de tambour, l’appariteur annoncer l’ordre d’évacuation. Je cours prévenir grand-père. Lui, qui d’ordinaire est calme se met en colère.

    -Ca ne sert à rien de partir, les boches seront sur nos talons.

    Seulement il faut obéir et le cheval est attelé à la charrette sur lequel sont chargés, des vêtements, du linge, des couvertures, les souvenirs de famille et quelques petits meubles. Les gens du village font de même, c’est un spectacle surréaliste dans un climat de nervosité légitime, l’exode commence.

    L’arrière-grand-mère ne veut pas quitter sa maison,  tante Zoé parvient à la décider, mais elle monte dans la charrette en grommelant. Grand-père a aménagé un espace afin de nous installer, ma sœur avait trois ans, mon frère seulement deux mois. Il fait chaud, les dames et mon petit frère sont abrités sous de grands parapluies noirs.


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  • Seigneulles (Nouvelle vie)

    Je me suis vite habitué à mon nouveau cadre de vie, je m’y sens à l’aise, que ce soit à la maison, à l’école ou dehors, Seigneulles me plait. Avec ma mère, je vais de la maison de marraine à celle de ma tante en passant par la boulangerie et l’épicerie, maman s’arrête souvent pour bavarder, heureuse de retrouver son village, les personnes qu’elle connait. Profitant d’une permission, mon père vient nous rendre visite, il nous apprend que les habitants d’Aubréville ont quitté le village sur ordre des autorités. Nous espérons que ceux de Seigneulles ne bougeront pas.

     


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  • Seigneulles (Les malheurs de la guerre)

    Avant de venir à Seigneulles, j’avais entendu, lors de conversations entre ma mère et mon grand-père paternel que Louis Pinard, le mari d’Andrée, fille aînée de ma marraine était mort des suites de graves blessures, son char avait été la cible de l’ennemi. C’est évidement la tristesse dans ma famille de Seigneulles, le mariage était récent et cette disparition au début de la guerre rappelle de mauvais souvenirs à grand-mère, son frère Maurice est décédé dans les premiers jours de la Première Guerre mondiale.

    Voici la fiche de Louis Pinard sur le site Mémoire des Hommes

    NOM

     

    PINARD

     

     

     

     

    Prénom

    Louis Joseph

    Date de naissance

    20-03-1913

    Commune de naissance

    Rumont

    Département ou pays de naissance

    55 - MEUSE

     

     

                     Unité

    28e Btn Chars de Combat

    Mention

    Mort pour la France

    Date de décès

    19-05-1940

    Commune de décès

    Sermiers

    Département ou pays de décès

    51 - MARNE

    Cause du décès

    des suites de blessures

    Statut

    militaire

    Cote du dossier

    AC-21P-136139

     


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