• La source rebelle

     

    Depuis la nuit des temps, au cœur de la forêt,

    La source jaillissait d’une onde transparente,

    Elle était à l’abri dans cet endroit discret,

    De tout prélèvement de ses eaux pour la vente.

     

    Seuls quelques animaux venaient s’y abreuver,

    Les oiseaux alentour y faisaient leur toilette,

    Par les grosses chaleurs, on pouvait observer,

    Des rats et des souris venir faire trempette.

     

    Hélas voici qu’un jour un maudit randonneur,

    Découvrit par hasard la fontaine tranquille,

    Il repéra l’endroit et ce vilain donneur,

    Contacta derechef un ami mercantile.

     

    -Je vais mettre une pompe, installer des bassins,

    Afin de capter l’eau et la mettre en bouteille,

    Je vais la proposer dans les grands magasins,

    Un excellent moyen pour me faire de l’oseille.

     

    Les travaux engagés et menés rondement,

    La source se trouvait bien vite prisonnière,

    C’était dans la forêt un grand chambardement,

    Des lamentations de clairière en clairière.

     

    Mais l’eau pure soudain cessait de s’écouler,

    Plus le moindre filet, plus une seule goutte,

    Les projets du voleur venaient de s’écrouler,

    La nature a repris ses droits sans aucun doute.

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Le Roi et le Paysan

     

    Vivant dans un grand luxe, entouré d’opulence,

    Dans un riche palais, un vieux roi s’ennuyait,

    Sa vie était tracée depuis sa tendre enfance,

    N’ayant aucun souci, c’est ainsi qu’il régnait.

     

    -Pas le moindre conflit, pas la moindre souffrance,

    J’ai tout ce qu’il me faut, ce bonheur est lassant,

    Vivre toujours ainsi ce n’est point une chance,

    J’aimerais pour un jour être simple manant.

     

    Venant de temps en temps au bord d’une rivière,

    Il rencontra un jour, un pauvre paysan,

    L’homme l’interpella lui montrant sa chaumière,

    -Pourriez-vous majesté habiter là-dedans ?

     

    Le roi un peu surpris trouva l’idée géniale,

    -Voici l’occasion de combler mon désir,

    Une nuit dans ce lieu serait phénoménale,

    J’en éprouve déjà un début de plaisir.

     

    Les deux hommes avaient une même stature,

    La barbe mal taillée et des cheveux tout blancs,

    Leur voix avait aussi la même tessiture,

    Sur presque tous les points, ils étaient ressemblants.

     

    Echangeant leurs habits, on pouvait les confondre,

    Le roi dans la masure était vraiment heureux,

    Mais moins que le manant, il pouvait en répondre,

    Car jamais dans sa vie, il n’avait trouvé mieux.

     

    Quand le sire revint sur le coup de huit heures,

    Aux portes du palais pour reprendre son rang,

    Après avoir souffert de froid dans la demeure,

    Il fut chassé dehors par ses chiens et ses gens.

     

    Combien d’hommes heureux cherchent encor la lune,

    Croyant que le voisin a plus de chance qu’eux,

    Celui qui veut avoir de l’autre la fortune,

    Risque de perdre tout, de devenir un gueux.

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique