• Seigneulles (la communauté)

    Tout le monde se connait à Seigneulles, en fait c’est comme une grande famille. La configuration du village, son relatif isolement des communes environnantes et l’origine des habitants ayant presque tous leurs racines sur place, autant de facteurs favorables à un esprit communautaire. Cet esprit se retrouve lors d’évènements importants, naissance, mariage ou décès.

    Le nouveau-né reçoit de nombreuses visites, quelques cadeaux sont apportés, surtout de la layette tricotée. On trouve des ressemblances avec la maman, le papa.

    Les préparatifs du mariage durent plusieurs jours, les voisines apportent leur aide, elles seront à la cuisine et au service pour le grand jour. Quand les parents manquent de place pour les repas, un voisin prête sa grange.

    L’annonce d’un décès se répand comme une traînée de poudre dans les rues du village, avec plus ou moins d’émotion suivant l’âge et la notoriété de la défunte ou du défunt. Avant l’enterrement qui rassemble tous les gens du village à l’église et au cimetière, chaque famille vient au domicile du disparu « jeter de l’eau bénite ».  

     


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  • Seigneulles (l’horloge)

    Parmi les meubles de la cuisine, l’horloge lorraine tient une grande place, déjà par sa taille car elle s’apparente à la comtoise. Le cadran comporte des chiffres romains, le balancier est visible par une fenêtre vitrée. Une grande place aussi car, le soir, dans le silence, son tic-tac résonne et rythme la vie et puis, chaque heure est carillonnée, certaines sonnent même les quarts d’heure. Le système d’horlogerie fonctionne à l’aide de poids, le chef de famille sait combien de temps son horloge peut tenir et il n’oublie pas de la remonter, c’est un rituel immuable.

    Grand-père ne veut absolument pas que je touche au balancier quand elle est ouverte et il me semble même qu’elle était fermée à clé afin que je ne sois pas tenté. L’heure n’est pas toujours exacte, un réglage s’opère en déplaçant le balancier vers le haut ou vers le bas.

    J’entends le mouvement du balancier depuis de mon lit, la porte de la cuisine reste toujours ouverte et c’est une excellente berceuse.  

    Je ne sais plus qui avait offert un carillon à mes grands-parents, beaucoup plus petit et à fixer au mur, il n’a pas été longtemps en service, ils étaient trop attachés à leur vieille horloge.


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  • Seigneulles (le dimanche)

    Le dimanche c’est un jour de repos et il est respecté, personne ne travaille, pas même les cultivateurs, sauf cas exceptionnel, une récolte à rentrer avant la pluie. Et puis il y a tout de même les travaux quotidiens à accomplir, la traite des vaches et le nettoyage de l’étable et de l’écurie.

    Aucun attelage dans le village, c’est un grand calme, rompu par une sonnerie de cloches qui appelle les paroissiens à la messe. (Il me semble qu’il y avait une messe chaque dimanche dans les années 40, ou du moins un office).

    Les ouailles passent devant la maison et beaucoup s’arrêtent au retour pour bavarder avec grand-père, les hommes vont faire un tour dans les cafés pendant que les femmes préparent le repas de midi, un repas un peu plus « riche » qu’en semaine.

    L’après-midi les hommes retournent dans les cafés pour jouer aux cartes, les jeunes se promènent à pied dans les rues et sur les routes d’accès au village, la « voie » de Rosnes est la plus fréquentée.   


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  • Seigneulles (les expressions)

    Les anciens de Seigneulles parlent le patois entre eux, j’essaye de comprendre mais je ne saisis pas tout. Les habitants emploient aussi des mots et des expressions que je n’ai pas l’habitude d’entendre à Aubréville. Par exemple le mot voie pour désigner la route, la voie de Rosnes, la voie de Rumont…Je deviens mon fieu, not’gamin ou not’piot, maintenant se dit « asteur » (à cette heure)…

    A mon retour à Aubréville, il m’arrive d’employer des mots du patois Barrois, cela amuse ma mère mais les copains se moquent de moi.

    Curieusement, j’ai découvert dans le glossaire de l’ancien patois d’Ottange, édité en 1998, des mots et des expressions entendus à Seigneulles et, en effet, cette commune pourtant en Moselle et frontalière avec le Luxembourg dépendait du Barrois, contrairement aux communes limitrophes plutôt germaniques.


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  • Seigneulles (le mobilier)

    L’habitat de Seigneulles est relativement ancien et la dimension des pièces, principalement dans les fermes, est plus importante qu’à Aubréville où les maisons datent de l’entre deux guerres, le village ayant été détruit à 90%.

    Le mobilier est également ancien et il est  en rapport avec la dimension des pièces. Une longue table en bois massif dans la cuisine, avec parfois un banc de chaque côté, une cuisinière imposante, des buffets bas où se range la vaisselle, une huche à pain, un évier en pierre souvent placé sous la fenêtre et une grande horloge. Cette disposition date du temps où les fermes employaient un personnel nombreux, permanent et occasionnel.

    Dans les chambres les lits sont hauts, recouverts d’un édredon, les armoires en chêne sont énormes, elles renferment des piles de draps et des vêtements dont des « vieilleries » qui ne servent plus mais qui sont conservées car ce sont des souvenirs de famille. Les tables de nuit sont indispensables d’autant plus qu’elles contiennent le fameux vase de nuit appelé plutôt « pot de chambre ». Dans quelques rares logis on trouve une coiffeuse avec une glace, parfois même un secrétaire et une bibliothèque. 


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  • Seigneulles (la respiration du village)

    Souvent, après le repas de midi, pendant que grand-père dort sur sa chaise et que grand-mère lit ou tricote sur son petit fauteuil, je sors du village, je vais me promener au-dessus du cimetière, vers le jardin de grand-père et je m’assois sous un arbre.

    Le village est calme, en plein été, c’est l’heure de la sieste, mais quelques bruits familiers montent du vallon, c’est l’aboiement d’un chien, repris en écho par un autre, le meuglement d’une vache, le chant d’un coq, le caquètement des poules et le bêlement des moutons. Ponctuellement aussi le tintement agréable du clocheton de la mairie-école. C’est, plus proche, le bourdonnement des mouches et des abeilles, le chant d’un oiseau.

    J’apprécie ce moment, Seigneulles respire à mes pieds, les toits rouges dansent dans la brume de chaleur, je suis heureux, je voudrais que le temps s’arrête.


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  • Seigneulles (la solidarité)

    La vie dans le village est réellement communautaire, à part quelques rares antagonismes entre certaines familles, des désaccords ayant souvent des origines lointaines et non déterminées, la solidarité existe.

    Durant la guerre en particulier, l’entraide est indispensable, grand-père prête volontiers son cheval quand un fermier est privé de sa jument en raison d’un poulinage, malgré son âge avancé le brave hongre est courageux. Quant un agriculteur est malade, les voisins viennent donner un coup de main à la ferme, également lors d’un poulinage ou d’un vêlage difficile.

    Les femmes ne sont pas en reste, quand la sage-femme ou le docteur tardent à venir et qu’un bébé est pressé, elles procèdent à l’accouchement, sachant ce qu’il fait faire. Elles sont également solidaires quand un décès survient.

    Les échanges de service sont courants et cela se fait sans tapage, c’est tout naturel.


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  • Seigneulles (les fermes)

    Les fermes son nombreuses à Seigneulles, leur importance est variable, ce qui est remarquable, c’est l’importance des corps de logis de certaines, je trouve même que ce sont des petits châteaux. Toutes ces fenêtres, que cachent-elles ? J’imaginais que des fantômes s’y promenaient chaque nuit.

    Pendant la guerre, les travaux des champs ne se font qu’avec des chevaux, fin des années 40, début des années 50 apparaissent, comme un peu partout en Meuse, les premiers tracteurs. C’est une attraction mais ce modernisme va précipiter le déclin des petites exploitations.

    Grand-père connait tous les champs et il sait à qui ils appartiennent, quand on se promène dans la campagne, parfois il rouspète, trouvant qu’un champ est mal cultivé.

    -Un sacré laboureur, faut pas demander qui c’est, si son défunt père voyait ça il serait malade.

    Ou :

    -Regarde un peu tous les chardons, ils ont oublié de sarcler 

     


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    La seconde photo


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  • Fables 

    Seigneulles (hébergement des soldats)

    J’ai déjà évoqué les inscriptions visibles sur les façades de la plupart des maisons dans les années 40/50, elles concernaient l’hébergement des soldats engagés sur le front durant la Grande Guerre. Seigneulles était un lieu de repos et de regroupement, de nombreux témoignages d’officiers et de militaires le confirment. J’imagine que, pour eux, le village était un havre de paix, loin de la canonnade, le peu de temps qu’ils y ont passé était un bon souvenir et malheureusement quelques-uns y ont vécu leurs derniers jours de vie.

    Thierry J., que je remercie, vient de me faire parvenir deux photos (ci-dessus) où les inscriptions sont encore visibles, avec O (officiers), H (hommes) C (chevaux) et V (je pense véhicules ?), bravo aux propriétaires de les avoir préservées.

     


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  • Seigneulles (les jeux)

    Pour les enfants, les loisirs ne manquent pas à Seigneulles, il faut dire que nous ne sommes pas exigeants. Le village et la nature environnante offrent de nombreux terrains de jeux. La cachette est l’un des jeux de plein air le plus souvent pratiqué. Dans le quartier de mes grands-parents, l’impasse est propice, les granges et les remises, quelques logements inhabités, beaucoup d’endroits où l’on peut se dissimuler, d’autant plus que les propriétaires sont hospitaliers. 

    Les balançes s'improvisent, avec un madrier à cheval sur un muret, les balançoires sont sommaires, suspendues aux branches d'un arbre.

    On peut jouer dans les rues sans risque, les rares voitures s’entendent de loin, souvent celle du docteur ou du vétérinaire. Les filles jouent à la corde et à la marelle, les garçons viennent les déranger et il y a parfois des frictions.

    Les prés et les espaces « verts » sont bien fréquentés, ainsi que les vergers au moment des mirabelles et des pommes, les jeunes de Seigneulles ne s’ennuient jamais et ils profitent au mieux de leur temps libre car ils sont souvent sollicités par les parents pour effectuer des travaux divers. (J’en parlerai plus tard)

     


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  • Seigneulles (les anciens)

    Dans les années 40/50, l’espérance de vie est nettement plus courte qu’actuellement, pourtant, à Seigneulles, il y a de nombreux anciens des deux sexes, mais les femmes sont majoritaires, la Grande Guerre a fait des victimes chez les hommes.

    Ces personnes âgées ont un rôle social important, dans plusieurs familles, les générations vivent sous le même toit. Les femmes s’occupent souvent de la cuisine et soignent les petits animaux, elles viennent en renfort aux périodes de la fenaison et de la moisson, elles gardent les enfants quand les mamans sont dans les champs. Les hommes valides constituent un appoint sérieux dans les fermes, il y a parfois quelques frictions entre le père et le fils mais la raison l’emporte souvent.

    Les anciens étaient la mémoire vivante du village, dommage qu’elle n’était qu’orale, ils n’avaient pas les moyens que nous avons à notre disposition.


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  • Seigneulles (pendant la guerre)

    Le village est un havre de paix, alors qu’à Aubréville la guerre est tangible en raison d’une présence permanente d’un détachement ennemi et du passage de nombreux convois militaires sur la ligne de chemin de fer, à Seigneulles, la guerre semble bien loin, à part l'absence douloureuse de quelques hommes prisonniers. Les restrictions sont moins ressenties, le village vit presqu’en autarcie, la viande ne manque pas, les laitages non plus, les légumes encore moins. Seuls les fumeurs sont restreints mais c’est bon pour leur santé. J’aurais aimé séjourner en permanence à Seigneulles, seulement mes parents refusent, ma mère estime que je suis une charge pour ses parents et que les vacances suffisent. Quand arrive le dernier jour, qu’il faut reprendre la route, je suis triste, mes grands-parents aussi.

    En haut de la côte, avant de descendre sur Rosnes, je regarde une dernière fois le village, je m’imprègne de cette image et je pense déjà aux prochaines vacances.  

     


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  • Seigneulles (le "look" de grand-mère)

    En 1941, grand-mère avait 60 ans, ce qui à cette époque était déjà un âge respectable, elle était vêtue comme les autres femmes de Seigneulles ayant dépassé ce cap, c’est-à-dire d’une grande robe ou jupe descendant à la cheville, de couleur grise ou noire. Le dimanche, pour aller à la messe, la robe était à peine plus courte mais le chapeau était obligatoire pour entrer à l’église. Le soir, « à la fraîche », elle portait un châle sur les épaules, de couleur foncé également.

    Pendant plusieurs années, je la connaissais avec un chignon puis, un jour je l’ai surprise décoiffée. C’était réellement une surprise, ses cheveux lui tombaient dans le dos jusqu’à la ceinture, d’autant plus qu’elle venait de les laver. Je comprenais pourquoi elle passait beaucoup de temps à faire sa toilette, durant cette activité, les hommes avaient l’interdiction d’entrer dans la cuisine qui servait également de salle de bain.

     


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  • Seigneulles (Hébergement des soldats)

    Une particularité de Seigneulles m’avait interpellé quand j’étais gamin, il s’agissait des inscriptions visibles sur chaque façade des maisons : Hommes :12 , chevaux : 10… ou autres. Grand-père m’avait expliqué que ces inscriptions concernaient l’hébergement des militaires Français durant la bataille de Verdun. En faisant des recherches sur Internet, j’ai découvert de nombreux récits de Poilus qui évoquent leur passage à Seigneulles, c’était une étape vers le front et peut-être aussi un lieu de repos.

    Un de ces témoignages, il concerne le 149ème régiment d’infanterie.

    Le soir, nous débarquons à Saint-Eulien à 8 kilomètres de Saint-Dizier. Trois jours de suite, nous marchons. Mais dès maintenant nous devinons où nous allons. Du 1er au 5 mars, nous demeurons à Seigneulles. Le 5 mars au matin, nous embarquons en camions automobiles. Nous traversons Souilly (siège du G.Q.G.) et à 13 h 00, nous débarquons à Regret tout près de Verdun. La canonnade est terrible.

    Un autre témoignage d’un officier du 28ème régiment d’infanterie.

    14 janvier 1917
    Régiment relevé.
    Défilé à Seigneulles.

     

    Et un troisième (il y en a d’autres encore)

    Le 3e Bataillon et la 1re Compagnie sont embarqués à Glorieux à … heures, en automobile. Débarquement à Seigneulles à 12 heures. Installation au cantonnement terminée à 13 heures.
    Les 2e, 3e et CM1 quittent Eryze-la-Brûlée à 13h30. Arrivée à Seigneulles vers 14h30.

     


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  • Contes

    Seigneulles (les moutons)

    Comme à Aubréville, les vaches et les chevaux font partie du décor du village, les troupeaux de bovins et les attelages circulent régulièrement dans les rues. Une particularité à Seigneulles, il y a également des moutons et ils sont nombreux. La bergerie se trouve non loin de chez marraine, chaque jour le berger et ses chiens conduisent le troupeau vers la pâture, c’est un défilé compact de moutons bêlants qui envahit la chaussée, semant des crottes sur son passage, moins gluantes et moins « odorantes » que les bouses de vache. Il me semble qu’en plus de ses bêtes, le berger s’occupe aussi de moutons appartenant à d’autres éleveurs, ils ont des marques sur leur dos laineux.

    Il me semble aussi qu’il y avait une autre bergerie dans la descente (grande ruelle), à gauche, le berger communal passait prendre les moutons ?

    Je ne manquais jamais le passage du troupeau, je l’accompagnais souvent jusque l’ancienne route des Marats, cela faisait partie de mes plaisirs quotidiens.


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  • Seigneulles (la ferme de grand-père)

    La ferme de mes grands-parents est modeste, le bâtiment est accolé au logement.  Il comprend une grange où se rangent le foin et la paille, au bout une étable avec deux vaches, la baraque du cochon, les clapiers et le poulailler. Sur le côté, l’écurie où ne séjourne plus qu’un cheval, je crois me souvenir qu’il s’appelle Gamin. Grand-père tient beaucoup à ce cheval, il fait presque partie de la famille, il lui parle, le soigne et l’étrille. Presque chaque jour il l’attelle au tombereau pour aller chercher de l’herbe pour les lapins. Quand je viens en vacances, il l’attèle à la carriole pour venir me « cueillir » au car, à Rosnes.  

     

     


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  • Seigneulles (la cheminée)

    La cheminée ouverte est présente dans chaque maison de Seigneulles ou presque, c’est un endroit important pour la famille. Elle est imposante, munie d’une crémaillère sur laquelle est suspendu un chaudron, plus ou moins gros. Les chenets sont lourds, leur tête est souvent celle d’une femme ou d’un animal comme le lion. Dans le fond se trouve une taque en fonte, décorée de motifs divers. En été, la cheminée est éteinte, sauf dans certains foyers où le lait du petit déjeuner est chauffé au bois comme c’était le cas chez mes grands-parents. Je pense que c’était un plaisir pour grand-père d’allumer le feu chaque matin.

    -C’est pour chasser l’humidité, affirmait-il !

    Le soir en hiver, les membres de la famille se réunissent autour du foyer, les femmes cousent ou tricotent, les hommes fument leur pipe ou leur cigarette, allumée par une braise prise à la pincette, le tabac a un meilleur goût.

    On ne brûle pas n’importe quel bois dans la cheminée, on évite le résineux qui fait des étincelles sautant partout, risquant de brûler les vêtements. Des bûches entières sont placées sur les chenets, il est utile de les déplacer au fur et à mesure qu’elles brûlent. Cette tâche est réservée à l’homme de la maison, lui seul « sait » !

    Plusieurs accessoires sont nécessaires, en plus de la pincette, il y a un tison, un soufflet, un balai et une pelle pour enlever les cendres.

    Souvent les saucisses et les jambons sont suspendus dans la cheminée.

    Gamin, j’aimais me mettre en dessous pour regarder le morceau de ciel visible ou sentir les quelques gouttes quand il pleuvait.

     


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  • Seigneulles (la maison de Marraine et de l'oncle Germain)

    La maison de Marraine et de l’oncle Germain est une ancienne ferme. L’entrée principale donne sur le carrefour, elle s’ouvre sur une remise. Dans cette remise à gauche, un escalier et une porte desservent la cuisine d’hiver. C’est une pièce borgne, éclairée seulement par une petite fenêtre sur le toit, un avantage quand il fait froid mais je n’aime pas tellement cette pièce, je m’y sens confiné, les chambres sont à côté. De la remise on passe par une ancienne étable-écurie et, au bout à gauche se trouve la cuisine d’été. Elle est fraîche et plus agréable que l’autre, sa fenêtre donne sur une ruelle. A l’arrière, le clapier, le poulailler et le jardin.  Les portes de communication ont une particularité, elles n’ont pas de poignée et s’ouvrent en les poussant ; munies d’un contrepoids, elles se referment seules. Un aménagement réalisé par l’oncle Germain pour lui faciliter la tâche, étant donné qu’il n’a qu’une main valide.

    C’est un jeu pour moi d’ouvrir ces portes automatiques et de les faire claquer, ce qui n’est pas toujours du goût de l’oncle, et il a raison.

     


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  • Contes

    Seigneulles (les puits)

    Pour moi, les puits sont une curiosité, il n’y a aucun puits à Aubréville, seulement des abreuvoirs et des bornes. A Seigneulles, on en dénombre plusieurs, situés dans différents quartiers. Je connais surtout celui qui se trouve devant la fermette de mes grands-parents. Quand j’avais 6/7 ans, grand-père me recommandait de ne pas m’en approcher.

    -Une vilaine sorcière vit au fond, si tu te penches elle pourrait te tirer par les cheveux.

    Je l’évite, passe au large, sans vraiment croire aux histoires de sorcières, j’ai tout de même la crainte de tomber dans cet énorme trou mystérieux.

    Plus tard, j’ose me pencher au-dessus, je vois mon visage se refléter dans l’eau. Quand je suis assez grand et fort, je vais puiser des seaux dans ce puits. Il faut freiner pour la descente mais, pour remonter, ce n’est pas si facile et il arrive que je lâche la manivelle. Grand-père s’en amuse puis vient à mon secours.

    Je connais aussi le puits situé en face de chez Marraine Augusta, le niveau de l’eau est nettement moins profond.


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