• Monsieur Magien est décidé à lancer une action d'envergure, depuis que je lui  ai parlé du vieux lecteur de Morigny, il veut organiser une sorte de concours, connaître le plus ancien client de "La Gazette Républicaine" d'une part et poser des questions concernant les dates de certaines manchettes, il met tout le monde dans le coup et bien entendu les collègues sont plutôt mécontents.

    - Boulot supplémentaire, toi et tes idées farfelues.

    Seul Benoît mon photographe préféré semble heureux de cette initiative.

    - Belle occase pour mettre des gueules en boîte,  les beaux vieillards, les belles rides en relief, super.

    D'un côté je préfère que cette idée ne se polarise pas autour de Morigny, une invasion des barbares  risquait de laisser des traces, je connais quelques citadins de notre équipe qui se comportent en véritables sauvages quand ils se retrouvent à la campagne. J’ai encore en mémoire une course poursuite dans un champ où, en quelques minutes, trois hommes et deux femmes ont saccagé un hectare de maïs arrivant à maturité. Sacré coup de froid sur l’équipe quand notre journaliste local a envoyé un article virulent et des photos probantes sur ce vandalisme gratuit.

     

    Je n'attendais aucune nouvelle de Jean-François dans l’immédiat, c’est moi qui devais le contacter.

    - Gino, l'autre frère Mathieu, il aimerait te voir, il m'a appelé, il n'a pas osé téléphoner à ton journal, je te donne son numéro.

    Tiens, tiens, que me veut-il? J'appelle sans attendre, il est absent, la charmante dame qui me répond me donne son numéro de voiture.

    - On se voit quand vous voulez, à mon bureau zone industrielle d'Avigny.

     

    Cette fois, je me souviens, l'incendie, une fabrique de meubles située à l'entrée de la zone; je constate que cette usine n'a pas été reconstruite, les pans de murs noircis et la toiture effondrée font tâche dans le décor.

    - Nous étions les premiers installés sur ce site, voyez à présent plusieurs ateliers fonctionnent... la fabrique de meubles? Des histoires avec les assurances, paraît que l'incendie n'était pas accidentel, faut pas jouer à ce petit jeu, les assureurs ne sont pas dupes... Oui, Luigi m'a raconté une histoire curieuse, c'est vrai qu'il m'en avait touché deux mots à mon retour de cure, je n'y avais pas prêté attention, le travail en retard, les comptes de fin d'année à sortir pour le bilan, j'avais appris comme tout le monde le suicide d'Anne Parély... quel tragique destin  pour cette famille! J'étais, je pense, le meilleur camarade d'Alex, nous avions le même âge, certaines affinités.

    - Vous étiez l'un de ses partenaires au poker?

    - Bien entendu, nous jouions surtout pour le plaisir de jouer... avec une petite mise à la clé, pour donner du piquant, sinon... comme vous a dit le frangin, Alex était souvent bénéficiaire, une chance inouïe et un sens du jeu, même par temps moins calme, vous voyez ce que je veux dire.

    J'ai confiance en mon interlocuteur, inutile de finasser, je lui dévoile la raison de mes questions.

    - 100.000 francs, je ne vais pas dire que c'est une grosse somme, à l'époque actuelle,  on jongle avec plus de zéros, mais je peux vous assurer qu'au jeu, jamais nous n'aurions pu atteindre un tel chiffre.

    - Avec vous peut-être, mais avec d'autres pourquoi pas?

    - Non,  impensable, c'était toujours la même équipe, Maurice, Vincent et Pierrot, Marcel de temps en temps mais ce radin n'osait jamais miser. Le seul qui pouvait rivaliser avec Alex, c'était Maurice, Vincent jouait comme un sabot, il n'a pas changé, les rares parties que nous jouons encore ensemble se terminent toujours par sa ruine, enfin façon de parler, je vous dis, raisonnable, très raisonnable, Pierrot avait de temps en temps de la chance, c'est normal, sa femme le cocufiait, entre nous Vincent était en partie responsable, plus maintenant, tout est rentré dans l'ordre, par la force des choses, l'épouse de Pierrot a eu un  grave accident, il lui reste des séquelles, entres autres, elle marche avec des béquilles....Vous savez quoi, je veux tirer cette affaire au clair, je n'aime pas du tout les compromissions, les magouilles, j'ai cette réputation, je vais téléphoner aux copains pour en avoir le cœur net, attendez, j’ai horreur de laisser des questions en suspens, nous allons être fixés rapidement.

    Je suis un peu stupéfait de cette réaction... il met son projet à exécution, compose des chiffres et appuie sur la touche ‘haut-parleur’.

    - Je commence par appeler le toubib, vous allez entendre sa réponse.

    Le  docteur n'a jamais entendu parler d'une reconnaissance de dette, signée par Alex, il déclare toutefois qu'il devait rencontrer Anne Parély.

    - Elle voulait me rencontrer rapidement,  sans me préciser la raison de cette urgence, ce n'était pas le docteur qu'elle voulait voir, aucun problème de santé, un premier rendez-vous a échoué, une urgence,  j'attendais qu'elle me contacte à nouveau... je sais, c’est moi qui aurait dû aurais du appeler pour m'excuser, ensuite j'ai appris la terrible nouvelle.

    La conversation aborde d'autres sujets d’actualité.

    - Vous avez entendu, comme moi, il est étonné, à Pierrot maintenant, j'espère qu'il est là, toujours a traîner dans les bois, c'est son job.

    Pierre Salvati est bien présent et soulève une grande partie du voile qui masquait cette histoire de dette, je ne tiens plus en place en l'entendant parler.

    Gino Mathieu n'est pas moins bouleversé, il lui faudra modifier la liste de ses amis.

    A peine l'entrepreneur avait prononcé quelques mots que son interlocuteur, après un silence significatif, explosait:

    - Déconne pas Gino, une reconnaissance de dette...c'est à moi qu'il avait signé ce machin, dix milles balles, un peu pour le freiner, tu sais qu'à force, il voulait toujours jouer plus gros, alors ce jour-là... oh putain c'est pas possible... je lui ai dit signe moi un papier, j'te dit pour l'empêcher de faire des conneries... incroyable... alors j'ai gardé le billet sur moi, j'en ai parlé à personne puis Alex a eu son accident, un jour Vincent, tu sais comme il est emmerdant ce zouave, il se fichait  de moi, prétendant que je jouais pas mieux que lui au poker, que je n'avais jamais gagné contre Alex.... comme un imbécile, je lui ai montré la reconnaissance de dette pour lui rabattre son caquet, il a rigolé et m'a dit que je pouvais m'en servir pour me... tu vois quoi, que ça ne valait pas un clou... Quelques jours plus tard, il vient me voir à la scierie, il me demande si j'ai encore le truc et me propose de l'acheter... j'te donne cinq mille balles toujours ça de gagné qu'il me dit... je refuse et lui demande ce qu'il veut en faire.... Tu sais ce qu'il me répond... je veux faire chanter la belle Anne, la frangine d'Alex, je lui colle le papier sous le nez et elle accepte enfin de coucher avec moi... le salaud... jamais assez... pour rire, je lui donne... je me suis dit, m'étonnerais qu'il arrive à ses fins avec cette  nana..., je refuse son argent, et voilà... Je vais lui faire la peau, l'étrangler... cent mille francs tu dis... le salaud, il a extorqué  dix fois plus... je m'en doutais, un mec comme lui ne respecte rien, c'est de ma faute Gino, soit chic, oublie ce que je viens de te dire, tu me connais, je suis assez grand pour régler mes comptes moi même...

    - Quoi dire d’autre monsieur Passy?

    - Si Anne avait commencé par lui, elle serait encore en vie.

    - Faut pas dire des choses pareilles, j'ai la frousse maintenant, Pierrot est un violent, il  est encore plus rital que moi, son père est Sicilien, sa mère Napolitaine,  il risque de mettre ses projets à exécution, faudrait prévenir Vincent, qu'en pensez-vous?

    …………


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  • Les fruits

    Les mirabelles et les quetsches n’étaient seulement utilisées pour les tartes et les confitures, le propriétaire d'un verger avait le statut de bouilleur de cru, ce qui lui permettait de faire distiller les fruits, en en payant qu’une taxe allégée sur l’alcool obtenu.

    L’opération ramassage s’effectuait quand les fruits étaient bien murs, si le vent ne les avait pas fait tomber, il fallait secouer l’arbre…manuellement.

    Le ramassage n’était pas amusant, les fruits parfois bien avancés collaient aux mains et une nuée de guêpes antipathiques s’abattaient sur la récolte.

    Les seaux et les bassines remplies et chargées sur la brouette ou le tombereau, l’opération suivante consistait à remplir les tonneaux par la bonde et attendre l’hiver et la fermentation pour aller chez le distillateur.


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  • L'entrepreneur n'est pas à l'heure, Jean-François me montre les travaux qu'il a déjà réalisés et ce qu'il prévoit de faire; tout compte fait, l'ensemble ne manque pas de charme, la grande cheminée de la pièce principale est magnifique, je verrais bien un beau feu de bois, des flammes léchant un sanglier embroché... et Obélix qui lui se lécherait les babines.

    Une fourgonnette arrive et stoppe devant la ferme.

    - Mes excuses, un problème sur un chantier, cela devient une mauvaise habitude en ce moment, allons voir ce mur.

    Je laisse les deux hommes examiner les pierres, je m’assois dehors, sur un banc, face à la margelle d'un ancien puits transformé en jardinière, les géraniums-lierres retombent tout autour, bien jolie cette décoration.

    Un vieux monsieur vient vers moi, un voisin certainement, intrigué par ma présence  et curieux de savoir ce que je fais à cet endroit

    - C'est beau n'est-ce-pas?, de toute façon le puits était à sec depuis une dizaine d'années, c'était plutôt un danger pour les gosses, le trou a été comblé avec des gravats au début de l'année et, au printemps l'horticulteur est venu planter les fleurs, les six puits de Morigny ont été transformés de cette façon.... Mais dites-moi, vous êtes le journaliste de "La Gazette", vous avez parlé de nous, de notre opposition au projet, je me demande si  nous aurons gain de cause, c'est l’éternelle lutte du pot de terre contre le pot de fer, tout  de même, ce village vivait bien tranquille et la zizanie s'installe, j'ai un voisin qui me boude depuis cette affaire, lui est partisan de la mise en bouteilles.

    L’homme s’exprime bien, j’engage la conversation.

    - Que pensez-vous des propriétés de cette eau ?

    - A vrai dire je me demande si elle a réellement des propriétés conservatrices, j’en bois pour faire comme tout le monde ou presque, ce n’est pas que je tienne à faire un centenaire mais je me porte assez bien pour mes quatre vingt deux ans alors...entre nous, toutes ces histoires d’eaux minérales, c’est un bon moyen pour facturer la flotte à un prix exorbitant, les consommateurs n’ont confiance qu’aux produits conditionnés à présent, enfin...

    Je guette la sortie de l'entrepreneur, je ne sais pas encore de quelle manière je vais l'attaquer.

    - Laurent, tu viens boire un jus d'orange?

    - Tu as de la boisson sur place?

    - Et comment, pas besoin de frigo, la cave est bien fraîche.

    Jean-François se débrouille pour me laisser seul avec Luigi, je ne perds pas de temps, quelques banalités pour amorcer la conversation, je lui parle des racines que je viens de  découvrir à Morigny

    - Vous êtes apparenté à la famille Parély?

    - Plus précisément à madame, aux de Gaujard, vous avez connu Alexandre, je crois, 'il chassait dans la même société que vous?

    - Et oui, sacré Alex, un bon gars mais bringueur, il en est mort indirectement d’ailleurs.

    - Et joueur également.

    -...Joueur? ah oui, quelques parties de poker pour le  plaisir, comme nous tous, jamais de grosses mises.

    - Vous en êtes sûr, j'ai entendu dire qu'il avait perdu un gros paquet lors d'une soirée.

    - Qui vous a raconté de telles conneries, même bourré, il savait compter... oh mais attendez, sa sœur m'a parlé des mêmes salades, elle était venue me voir et m'a entretenu d'une histoire similaire.

    - Quand?

    - Au début de l'année, je me souviens, mon frangin était en cure.

    - Elle est disparue le 12 janvier, vous le savez.

    - Je pense bien, sa visite, c'était quelques jours avant.

    - Où l'aviez-vous rencontrée?

    - A notre bureau de chantier, en fait c'est Gino qu'elle voulait voir.

    - Et elle vous a parlé de dette de jeu?

    - Je n'ai pas très bien compris son histoire, mais je lui ai répondu comme à vous, Alex ne jouait que des sommes modestes, du moins avec nous, et j’aurais été surpris d’apprendre qu’il jouait avec d’autres...et puis, ce chameau avait souvent du pot, c'est lui qui nous plumait.

    - Vous avez parlé de cette visite à votre frère?

    - Vaguement, elle était morte quand il est rentré de cure.

    - Disparue, sa mort n'est pas encore prouvée.

    - Vous êtes policier?

    Luigi se cabre, c'était à prévoir, je me présente pour le rassurer. 

    - Et vous en avez parlé à d'autres amis?

    - Oui, je pense, j'en ai peut-être discuté avec les copains.

    Je lui cite quelques noms.

    - Vous connaissez toute l’équipe.

    - Savez-vous si Anne avait contacté d'autres amis d'Alexandre, à part vous?

    - Maurice, le toubib de Courcelles, elle lui avait posé les mêmes questions.

    - Le docteur Ballard?

    - Oui, il était comme moi, il n'avait pas très bien compris le sens de la démarche, les autres, j’ignore, nous n’avons jamais eu l’occasion de parler de ça.

    J'ai la confirmation de ce que je supposais, Anne avait commencé à faire des investigations, doutant du montant exact de la dette, un zéro aurait pu être ajouté,  et, si la somme n'est pas inscrite en lettres? Madame Parély doit absolument récupérer le papier et je vais lui conseiller d'agir immédiatement.

     

    La châtelaine est surprise de me revoir aussi rapidement.

    - Nous avions exigé la restitution de ce document, maître Cochet a toujours éludé nos demandes, arguant qu'il fallait un certain délai avant que la vente soit enregistrée officiellement; je vais le relancer par lettre recommandée sans plus tarder.

     


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  • Ô Soleil !

    Même par temps gris, il y a du soleil dans les jardins (C'était dimanche, depuis il fait beau)


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  • Je reviens chez madame Louyot, Jean-François vient de rentrer, Adeline s’est rhabillée, la tante Simone est fatiguée, je lui demande quand même des tuyaux sur les hommes cités par madame Parély.

    - Je les connais tous, je peux vous en parler.

    - Je ne vais pas aller voir huit chasseurs, lesquels me conseillez-vous en particulier?

    - Vous savez quoi, si vous rencontrez Luigi Mathieu, vous aurez fait le tour.

    - Pourquoi?

    - C'est le plus bavard, un bon gars, un peu vantard comme tous les Italiens ou moitié d’Italiens, vous pourrez lui tirer les vers du nez comme je vous connais.

    - Comment faire pour le rencontrer sans éveiller l'attention?

    - J'ai une idée.

    Jean-François se manifeste.

    - Dis toujours.

    - Pour ma fermette, il me faudrait un devis pour consolider un mur, j'ai peur qu'il ne tienne pas le coup si j’effectue des modifications, paraît que c'est le plus jeune frère qui se déplace habituellement, l’autre serait plutôt le financier de la boîte.

    - Tu ne vas pas dépenser des sommes folles pour cette ruine, tu es malade!

    Adeline n'a rien compris à la démarche, Jean-François calme l'excitée.

    - Je lui demande de passer, tu es présent et tu te débrouilles pour le  cuisiner.

    - OK, prends un rendez-vous, de préférence l'après-midi, évite les lundis

     

    Je parle du vieux journal conservé par les Basile, le patron est tout excité.

    - 1926 vous dites, vous vous rendez compte, c'est fou, retournez quand dans ce village, je viens avec vous, une bonne idée de reportage, ce vieux bonhomme de quatre vingt treize ans qui lit notre quotidien depuis si longtemps, vous l’avez  vu ce lecteur, il tiendra encore le coup quelques jours j'espère?

    Allons bon, le boss sur le dos toute une journée, je connais le programme à l’avance, j'aurais mieux fait de me taire, trop tard... et puis après tout, ce n'est pas si mauvais pour moi, cela couvre mes activités annexes, ce genre d'investigation qui rend mon job encore plus passionnant.

    Jean-François Delacour est actif, comme je la connais, sa tante doit le pousser.

    - J'attends Luigi Mathieu mercredi 16 heures, cela te va... ah oui, ma tante me souffle que nous sommes invités à déjeuner au château, alors soit chez nous vers midi, pas plus tard, tu sais que les campagnards aiment bien déjeuner relativement tôt.

    Monsieur Magien est exclu du voyage cette fois, il n'est pas invité, heureusement, je l’aurais difficilement supporté pendant le repas, pour faire dans le simple, il fait dans le ridicule, mes très rares sorties" bouffe" avec lui me laissent des souvenirs impérissables, comme le jour où, sous prétexte qu'il adore les pommes dauphines, il piquait dans mon assiette en me disant ...vous n'aimez pas je crois...

    La tante Simone est passablement énervée, il est midi passé, je sais, ce n'est pas de ma faute, un convoi exceptionnel sur la nationale.

    - Allez dépêchons.

    Je ne vois pas Adeline, serait-elle fâchée?

    - Mon épouse est partie hier soir, elle a pris le train pour Montpellier, sa maman est souffrante.

    Madame Parély a revêtu ses plus beaux atours, elle est d'une élégance, et quelle prestance, la classe, elle nous accueille avec un grand sourire, elle ne râle pas  contrairement à ce que nous annonçait Simone.

    - Je n'ai pas ouvert la grande salle à manger, nous serons mieux dans la petite salle et puis elle est plus proche de la cuisine, c'est plus pratique pour Bastien.

    Je n'avais pas encore vu ce fameux Bastien, l'homme de confiance de madame Parély, homme à tout  faire comme elle le définit, dans les soixante ans, un costaud, une chevelure grise hirsute, plutôt l'allure d'un docker ou d’un bûcheron que d'un cuisinier, car c'est lui qui nous a mitonné un civet de lièvre, et il n'aura pas le loisir de lécher les restes, il y a longtemps que je n'ai mangé du sauvage aussi naturel.

    - Si je vous dis que c'est un produit de braconnage, ne le répétez pas, il y a des lustres, nous recevions du gibier à longueur d'année, à présent nous devons braconner sur nos propres terres pour avoir ce plaisir.

    Le repas se déroule dans une ambiance tranquille, les conversations évitent d'aborder le sujet qui préoccupe Morigny, j'apprends que Sophie, la bru de madame Parély, doit venir avec sa fille, pour deux semaines de vacances. Les deux femmes ne tarissent pas d'éloges sur cette extraordinaire décoratrice, sur cette femme d'une réelle beauté, d'une extrême gentillesse, d'une intelligence rare et d'un charme fou, Jean-François brûle de la connaître, j'imagine que le portrait dépeint lui fait penser que cette créature de rêve n'a rien à voir avec sa chère épouse, revêche, je  suis curieux aussi de rencontrer cet oiseau rare, elle doit bien avoir quelques défauts.

    Le portrait d’Amandine est différent mais tout aussi flatteur que celui attribué à sa maman,  j’aimerais rencontrer cette  demoiselle intelligente et curieuse de tout.

    Avant de quitter le château, je parle d'Anne et de madame Basile.

    - Anne, remplir des bouteilles d'eau, étonnant, pas pour ses besoins personnels, elle ne tenait pas spécialement à devenir centenaire, pour une nouvelle analyse, oui c'est cela, il me semble qu'elle m'en avait parlé, cette nouvelle conforte notre refus d'admettre le suicide.


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