• Au rythme de l’été

     

    Au rythme de l’été mon esprit se balade,

    Quand au matin un coq nous offre son aubade,

    Que l’odeur du café me chatouille le nez,

    Que j’entends à côté quelques bruits familiers.

     

    Le petit déjeuner, la bonne confiture,

    Et le beurre fermier qui sent bon la nature,

    Grand-père qui découpe une tranche de pain,

    Quel infini plaisir  ainsi chaque matin.

     

    Le troupeau de moutons monte de la ruelle,

    Je sors pour saluer le berger et son chien,

    Pendant que dans le ciel tournoie une hirondelle,

    Que j’aime ce moment, je me sens vraiment bien.

     

    Je vais puiser de l’eau en bas dans la fontaine,

    Retrouve mes copains, mes compagnons de jeux,

    Nous avons à loisir, un immense domaine,

    Les ruelles, les champs, les vergers généreux.

     

     


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  • Adeline est dans le jardin, nonchalamment couchée sur un transat, vêtue… si peu… d’un bikini et offrant au soleil gourmand de belles surfaces dorées à souhait.

    -Jean-François est à Avigny, avec sa tante, ils ne devraient pas tarder.

    La dame se lève et enfile un peignoir…Fallait pas !

    Mon arrivée a été remarquée par la voisine, madame Gaston, elle nous rejoint dans le jardinet.

     

    -Vous ne savez pas monsieur Laurent, les voleurs de not’fontaine essayent d'acheter toutes les maisons vides, j'vous le dis moi, ils veulent raser Morigny pour construire des hôtels, c'est l'ancien menuisier, le  Basile qui me l'a dit, vous devriez aller le voir, il en sait des choses, il habite près de la source, la grosse maison aux volets marrons.

    Bonne idée, en attendant le retour de Jean-François, une rencontre avec un autochtone peut être intéressante.

    Je repère facilement la maison du menuisier et, par la même occasion le menuisier qui est dehors, occupé à tailler une haie.

    J'aime bien le contact avec ces gens simples, souvent plus intelligents que certains hommes en vue et toujours plus spirituels.

    - Je suis un lecteur assidu de votre journal, mais j'ai mieux dans la famille, mon père qui vient de fêter ces quatre vingt treize ans vous lit depuis 1925, pratiquement au tout début de votre existence, chaque jour il épluche toutes les pages, fait des commentaires, c'est son occupation favorite, ça vous en bouche un coin.

    Je dois dire que c'est réconfortant de savoir que "La Gazette Républicaine" reste avant tout le journal des braves gens, des gens ordinaires peut-être mais qui restent la base de toute vie possible.

    - Si vous avez l'occasion de revenir ces jours-ci, je vous sortirai un vieil exemplaire, mes parents gardaient ceux de nos dates de naissance, ceux qui relataient des événements très importants et quelques uns pour des raisons personnelles.... La mère Gaston vous a raconté, c'est le clerc de maître Cochet qui fait du porte à porte pour recenser les maisons abandonnées et faire des offres d'achat mais le mot est donné, ces chacals ne viendront pas nous dépouiller, cela suffit; nous allons constituer un comité de défense, contacter les jeunes qui ont quittés le village pour qu'ils s'associent à nous, vous aller voir, pas question de se faire plumer.

    - Dîtes-donc, vous êtes bien placé pour boire à la fontaine de jouvence?

    - On ne peut mieux, c'est pour cela que mon père est encore de ce monde.

    - Vous en êtes persuadé?

    - Non, pensez-vous, son père avait vécu assez vieux, aussi dans les quatre vingt dix et il n'habitait pas à Morigny, c'est ma mère qui était native, elle est décédée à soixante cinq ans, pourtant elle ne buvait que l'eau, mon père boit plutôt du pinard...

    - Vous ne travaillez plus à l’atelier?

    - Je bricole encore de temps en temps, j'ai encore toutes mes machines, rien vendu, j'espérais qu'un fils ou à la rigueur un petit-fils prenne le relais, pensez-vous, ce métier n’est plus rentable. Quand je pense que mon père fabriquait tous les meubles des habitants, depuis le petit lit de gosse jusqu'au cercueil... terminé, les cercueils se vendent au supermarché, comme des boites de petits pois, avant chacun avait droit à une petite touche personnelle, tenez, si je vous disais que mon père a fabriqué son propre cercueil il y a plus de trente ans, à l'époque, il avait quelques problèmes de santé, il pensait qu'il n'irait plus bien loin, amusant non?

    Je n'avais pas remarqué qu'une dame nous écoutait... madame Basile sortait de chez elle, un journal à la main, je reconnais le tout premier titre de "La Gazette", nous en avons aux archives, mais là, comme cela, dans ce village, j'ai un choc, j'aurai aimé que monsieur Magien soit avec moi, il aurait défailli.

    - C'est celui du mardi 24 Août 1926

    - Ma date de naissance et regardez qui  venait de mourir ce jour-là : Rudolp Valentino, sa photo en première page.

    Je feuillette les quatre pages d'un papier jauni, des mines de diamant découvertes en  Afrique du Sud, coup d'état en Grèce. C'est dingue ce retour en arrière.

    Madame Basile ne veut plus me lâcher, parler ainsi avec un étranger, elle en a rarement l'occasion je suppose. Elle me désigne le terrain vague, objet des controverses.

    - Voyez, c'est là-dedans que les autres veulent faire une usine, vous imaginez pour nous, c’est la fin de tout.

     Lors de ma prochaine visite à Morigny, je m'équiperai pour faire un tour dans ce fouillis.

    Monsieur Basile doit deviner mes pensées.

    - Ils ont mis des barbelés autour, c'est comme un camp retranché, ils ne veulent pas de curieux sur leur terrain, pt'être des choses graves à cacher.

    - Et la disparition d’Anne Parély, qu'en pensez-vous monsieur Passy?

    Madame Basile me questionne.

    - Je ne sais pas vraiment.

    - Moi j'l'avais vu le jour de son départ d'ici, près de la source, avant de reprendre la route, elle est sûrement venue prendre de l'eau comme beaucoup de personnes qui ont quitté le village, chaque fois qu’ils ont l’occasion de revenir, ils viennent faire le plein, le pire c’est quand il y a un enterrement, c’est une vraie procession à la fontaine...je vous disais, ce jour-là , je fermais juste mes volets.

    - Le soir donc.

    - Ben au mois de Janvier les journées sont encore bien courtes.

     


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  • La tarte aux mirabelles

    La tarte aux mirabelles

    Louis arpentait son verger, les yeux levés vers les branches de son mirabellier.

    - Il est chargé cette année, je vais pouvoir faire quelques tartes, pensait-il.

    L’an dernier c’était la disette, l’arbre n’avait donné que quelques fruits, vite attaqués par les guêpes, Louis en avait mangé une petite poignée, juste pour lui mettre l’eau à la bouche.

    Il y a deux ans, Germaine était encore de ce monde, c’est elle qui confectionnait ce succulent désert de saison.

    -Je salivais rien qu’en humant la bonne odeur s’échappant du four.

    Faire une tarte, ce n’est pas compliqué, il suffit d’acheter une pâte déjà préparée et de la garnir de mirabelles.

    C’est ce que pensait le veuf, mais il fut déçu en sortant sa tarte du four, elle n’avait pas un aspect engageant et l’odeur n’était pas comparable à ce qu’il avait connu. Encore plus déçu à la première bouchée, la pâte était molle, insipide, les fruits presque en bouillie.

    -Tenez mes cocottes, régalez-vous. Louis venait de donner le reste de la tarte à ses poules, mais elles n’étaient pas plus enthousiastes que lui.

    - Ah ! Si ma Germaine était là, elle m’en aurait fait des tartes succulentes !

    Comme beaucoup de personnes seules, Louis avait fait cette déclaration à haute voix.

     

    -Ma parole, j’ai des hallucinations, je sens une bonne odeur, ça doit venir de chez la voisine, elle a aussi un beau mirabellier.

    Louis venait de rentrer des courses, il avait déjeuné  à la cafétéria de l’hypermarché, comme chaque jeudi.

    C’est en ouvrant la fenêtre de la cuisine qu’il découvrait, posé sur le rebord extérieur, un plateau recouvert d’une assiette.

    Avant de soulever le couvercle, il avait déjà deviné ce qui se cachait dessous.

    -Aussi belle que celle de ma Germaine.

    Et aussi bonne, sinon meilleure.

    Sous le plateau, un petit mot était glissé …Merci de me rapporter le récipient… Et c’était signé… votre voisine.

    Louis ne tardait pas à sonner à la porte d’Annie Langlois, une dame divorcée, installée dans la maison de feux ses parents depuis quelques mois.

    -Elle vous a plu ? J’en suis ravie, la prochaine, venez donc la déguster avec moi.

    Une véritable cure de tartes aux mirabelles, la dégustation se prolongeait par des parties de cartes, des soirées qui, la saison des fruits passée perduraient.

    Annie Langlois n’avait pas que des talents de cuisinière et les deux voisins se découvraient de nombreux points communs, mais chut, c’est un secret…

     

     


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  • Les gendarmes étaient parvenus à découvrir le responsable du jet de pierre coupable, un gamin de quatorze ans qui fut sévèrement sermonné, son père risquait de payer des dommages et intérêts mais la victime, bon prince, avait retiré sa plainte en apprenant l'âge de son agresseur.

    Un ‘beau geste’ qui ne calmait pas les ardeurs des irréductibles, la crainte d’être privé de l’eau de la fontaine maintenait la pression. Tous ont envie de vivre vieux, malgré les plaintes de beaucoup jugeant la vie impossible.

    J’apprenais que le blessé n'était plus à la clinique des Bouleaux, transféré dans un endroit secret, les derniers communiqués du docteur Marlin parlaient de sérieuses lésions sur un nerf optique.

    Enfin, le maire, Norbert Gallot daignait me recevoir, il a lu mon dernier papier où je modère un peu mon point de vue, j'aurai plus de facilités à évoluer dans le secteur en gardant une attitude neutre, j’avais prévenu mes amis en leur demandant d'être discret.

    - Que cherchez-vous exactement monsieur Passy, à attiser le feu qui règne à Morigny ? vous ne pensez pas qu'il y a assez de violence dans le monde, se battre entre voisins ce n'est pas joli.

    - Qu'appelez-vous voisins, des rapaces qui tentent de mettre le grappin sur un patrimoine jusque là jalousement conservé?

    - Comme vous y allez  il ne faut pas exagérer, ils sont encore une poignée de francs-tireurs, entre nous un peu attardés, vous avez dû vous en rendre compte, à part vos commanditaires je le reconnais, nous savons tout de vos allées et venues dans le village, votre visite à la fontaine, chez la châtelaine.

    - Vous avez de bons informateurs,  je m'en souviendrai à l’occasion.

    - Pour en revenir à cette sacrée source de la discorde, le projet en cours n'a pas encore les agréments désirés,  cela risque de durer encore quelques années avant l'exploitation.

    - Et vous pensez que la domestication de la source va apporter autre chose qu'une  renommée?

    -Une telle opération rapportera un fric fou, la commune bénéficiera de cette manne.

    - Vu sous cet angle, seulement, tout est ramené au seul critère de l'argent, c'est désolant.

    - C'est l'époque, il faut vivre avec son temps.

    - Et vous connaissez les promoteurs, qu'en pensez-vous, ce ne sont pas des charlatans qui veulent commercialiser une eau miraculeuse?

    - Maître Cochet qui est un homme respectable et respecté est chargé de représenter le groupe propriétaire, j'ai eu des contacts également avec monsieur Duflaux qui me semble être le financier, d'ailleurs c'est lui qui a signé les actes d'achats au nom de la société. Ce que je ne comprends pas, c'est que personne ne blâme madame Parély, c'est pourtant bien elle qui a vendu ce terrain, elle pensait avoir fait une bonne affaire, paraît qu'elle a vendu ce tas de cailloux pour cinq briques, et sa fille Anne, s'en est mordu les doigts, elle commençait à faire du cinéma pour empêcher les acheteurs de mettre leur projet à exécution, un peu tard, elle aussi avait vu la bonne affaire au départ.

    Comme me l’avait recommandé madame Parély, je taisais les circonstances de la transaction concernant le terrain, cela pouvait devenir une arme intéressante dans l’avenir. L’affaire me semblait trop bien ficelée pour n’être qu’une opportunité, authentique ou falsifiée la reconnaissance de dette était arrivée à point nommée pour que Duflaux et sa société mettent le grappin sur le terrain convoité.

    - Et cette disparition soudaine et inexpliquée de la fille de madame Parély, vous l'expliquez comment?

    - Tout simplement je suppose qu'elle en avait marre de lutter pour rien, elle  savait sa cause perdue d’avance, elle a préféré en finir avec la vie plutôt que de paraître ridicule, ces gens-là ont un certain orgueil.

    - Et son frère, l'avez-vous connu?

    - Je venais d'être élu maire quand l'accident a eu lieu, nous avions des contacts assez restreints, ce que je peux vous dire c'est qu'il était souvent pris de boisson, d'ailleurs son choc contre un arbre n'a surpris personne.

    - Vous connaissiez ses amis chasseurs?

    - Il ne chassait pas ici, il avait une chasse à  Oréville, vous  voyez le genre, la plus  belle chasse de la région, réservée au gratin, aux nantis.

    Ce monsieur doit avoir quelques comptes à régler avec les notables de la région, ses propos sont presque haineux.

     

    Madame Parély me reçoit à l'intérieur, un orage menace, quelques gouttes commencent à tomber. La pièce où elle m'introduit ne ressemble en rien au reste du décor, c'est un boudoir dont le plafond a été rabaissé, c'est évident, un ensemble salon en cuir de style moderne, un grand meuble supporte des rangées de livres mais aussi un téléviseur, un magnétoscope et une chaîne stéréo.

    - Mon antre, c’est ici que je me replie par mauvais temps, cela arrive trop souvent, j’ai tout sous la main ou presque, dans cette pièce, j’oublie que de grands murs m’entourent, qu’un toit immense m’écrase, surtout les jours d’orage ou de tempête...Vous ne pouvez savoir comme cette grande bâtisse craque et gémit quand le vent souffle fort, c’est atroce, j’entends hurler mes ancêtres et mon mari, Alex rire et Anne pleurer...Dieu merci, il me reste un motif pour rester en vie, une enfant adorable à qui je pense sans cesse, si vous rencontrez Amandine, vous serez séduit...c’est gentil de revenir, seulement, à cause de ce malheureux accident, les villageois n'oseront plus empêcher les autres d'accomplir leur basse besogne, la partie est perdue, c'est bien triste.

    - Parlez-moi un peu des amis de votre fils, à votre avis, qui aurait pu être le bénéficiaire du billet?

    - Anne avait commencé à faire une enquête discrète, si seulement elle m'avait dit où elle en était, je suis persuadée qu'elle approchait du but, c'est pour cette raison qu'elle a été supprimée.

    La châtelaine me donne le noms des chasseurs, ce sont tous des personnes en vue comme l’avais affirmé le maire,  je ne sais pas encore comment je peux articuler une série d'interviews auprès de ces messieurs, de quelle manière je peux les approcher tout en restant dans le cadre de mon job.

    Après quelques éclairs et quelques grognements, finalement l’orage s’éloigne pour faire place à un soleil généreux, je salue la châtelaine, lui promettant de suivre l’affaire.

    …………


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  • La mirabelle  

    La mirabelle

    La mirabelle est l’un des symboles de la Lorraine, d’ailleurs elle ne se plait que dans notre région et dans les secteurs limitrophes. Elle arrive à maturité vers le 15 août, tout dépend des conditions météorologiques et de la situation. (Cette année, elle a trois semaines d’avance) Deux variétés dominent, la mirabelle de Nancy et celle de Metz, la première est la plus grosse, la seconde la plus sucrée. Les mirabelliers sont abondants, généralement autour des maisons, dans les jardins mais également sur les coteaux entourant les villages.

    http://data0.eklablog.com/seigneulles/mod_article4628918_1.jpg


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