• Seigneulles (dernières vacances 2)

    Comme récompense pour mon certificat, mon père m’achète un nouveau vélo, cette fois c’est demi-course, avec huit vitesses, un guidon de course, des roues plus hautes et plus fines. Je prends donc la route de Seigneulles avec mon petit bolide et mon sac à dos.

    Je suis pressé d’arriver mais encore une fois le dernier raidillon en sortant de Rosnes est pénible.

    Je suis heureux de retrouver mes grands-parents et le village, mais je constate que grand-père n’est plus aussi vaillant que l’année précédente, il n’a plus de cheval, (Il me semble qu’il était mort l’hiver précédent), plus de cochon non plus, il ne reste que quelques lapins.   

     


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  • Seigneulles (dernières vacances)

    1949 arrive, je m’étais fait une raison, l’an dernier j’avais du batailler pour avoir le plaisir de passer mes vacances à Seigneulles, cette année je n’y compte pas, mon père a loué de nouveaux champs, je vais être embauché pour la moisson à « plein temps ». Et puis ma scolarité est terminée, mon certificat d’études primaires en poche, malgré l’intervention de mon instituteur auprès de mes parents, mes espoirs de poursuivre des études se sont évanouis. A la rentrée je suivrai des cours d’agriculture pour apprendre les méthodes modernes d’élevage et de culture.

    Bonne surprise, un concours de circonstance me permet tout de même d’aller en vacances à Seigneulles, la moisson est en avance, nous avons un nouveau commis qui donne satisfaction et surtout, mes grands-parents me réclament. Six semaines au lieu des dix habituelles mais c’est mieux que rien.

     


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  • Seigneulles (la bombe atomique)

    C’est en 1946 que les Américains ont fait exploser des bombes atomiques du côté de l'ile de Bikini. Fin juillet, j’avais entendu à la radio de grand-père qu’une explosion était prévue, j’avais aussi entendu un écologiste de l’époque prédire une catastrophe, la terre risquait de se pulvériser ou de sortir de son orbite, de s'éloigner du soleil.

    J’ai eu beaucoup de mal à m’endormir, me demandant si nous allions nous réveiller…Puis le matin, le soleil était à sa place, mon petit déjeuner aussi, la peur était oubliée.


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  • La source rebelle

     

    Depuis la nuit des temps, au cœur de la forêt,

    La source jaillissait d’une onde transparente,

    Elle était à l’abri dans cet endroit discret,

    De tout prélèvement de ses eaux pour la vente.

     

    Seuls quelques animaux venaient s’y abreuver,

    Les oiseaux alentour y faisaient leur toilette,

    Par les grosses chaleurs, on pouvait observer,

    Des rats et des souris venir faire trempette.

     

    Hélas voici qu’un jour un maudit randonneur,

    Découvrit par hasard la fontaine tranquille,

    Il repéra l’endroit et ce vilain donneur,

    Contacta derechef un ami mercantile.

     

    -Je vais mettre une pompe, installer des bassins,

    Afin de capter l’eau et la mettre en bouteille,

    Je vais la proposer dans les grands magasins,

    Un excellent moyen pour me faire de l’oseille.

     

    Les travaux engagés et menés rondement,

    La source se trouvait bien vite prisonnière,

    C’était dans la forêt un grand chambardement,

    Des lamentations de clairière en clairière.

     

    Mais l’eau pure soudain cessait de s’écouler,

    Plus le moindre filet, plus une seule goutte,

    Les projets du voleur venaient de s’écrouler,

    La nature a repris ses droits sans aucun doute.

     

     

     

     


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  • Seigneulles (véhicules à moteur)

    Alors que les voitures étaient rares durant l’occupation, que seuls les professionnels en possédaient, médecins, vétérinaires et quelques commerçants, à partir de 1947/1948, d’autres personnes se motorisent et en particulier des cultivateurs. Parallèlement, les tracteurs font aussi leur apparition, aux pas des chevaux résonnant dans les rues, succèdent des bruits de moteur.

    Les motos et les vélomoteurs se multiplient également au détriment des vélos.

    Chaque fois que j’entends un bruit de moteur, je me dépêche de sortir pour voir passer le véhicule, grand-père me recommande la prudence quand je traverse la rue.

    -Avec ces fous.

    Moins de crottin sur la chaussée, mais les premiers tracteurs sont particulièrement fumants !

     


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