• Ce blog vient d’atteindre les 10 000 visites depuis sa création le 2 janvier 2011. Un chiffre relativement important pour ce genre de blog et je vous remercie, lectrices et lecteurs de votre fidélité. Je pensais qu’au fil du temps, l’intérêt allait régresser mais le chiffre de visites quotidiennes se maintient. Un seul petit regret, le peu de commentaires, j’aurais aimé lire votre opinion sur les sujets diffusés, en particulier concernant les romans.


    votre commentaire
  • Je venais à peine de terminer un papier que Séverine la standardiste m’appelle.

    -Laurent, je viens d’avoir un appel, la personne, un homme, hurlait en te demandant, mais avant que je bascule la communication, j’ai entendu un cri, comme un bruit de chute et plus rien.

    -Tu as noté le numéro ?

    -Il est en mémoire.

    -D’après les chiffres, il vient de Préval, Champbourg ou Oberville, toi qui a une bonne oreille, sa voix ?

    -Une voix forte avec un accent il me semble.

    -Un accent italien ?

    -Non plutôt alsacien, ou allemand.

    Je feuillette fébrilement l’annuaire d’Oberville, c’est bien le numéro de mon ami Hans, après le crime de la barrière, je crains le pire, c’est aussi un ancien de la résistance.

    J’avertis la gendarmerie de Montlieu.

    -Nous allons sur place immédiatement.

    -Je viens aussi mais il me faut vingt bonnes minutes.

    A l’entrée d’Oberville, je croise une ambulance, gyrophare allumé, un fourgon de la gendarmerie est stationné devant la cabane.

    -Nous l’avons trouvé inconscient, il vient de partir vers l’hôpital, un malaise probablement, nous avons eu peur de découvrir la même scène que chez les Chauby, le téléphone était décroché, sa porte ouverte, je vous attendais monsieur Passy.

    L’adjudant Quentin est aimable aujourd’hui.

    -Son chien hurlait à la mort, Vincent Vernat, l’un des patrons de la scierie est venu le chercher.

    -Il avait un chien, c’est récent.

    -Possible, à part ça, vous avez eu des nouvelles de la police à la Gazette?

    -Non, pourquoi ?

    -Ils vont certainement vous prévenir, ils ont l’autorisation de faire une perquisition dans la maison des Mazard, à Champbourg, plusieurs voisins ont aperçu une lumière dans la bicoque, dont la nuit où les cloches se sont mises à sonner.

    -Quand est prévue cette visite ?

    -Mardi matin, nous allons travailler en collaboration.

    Je prends des nouvelles de Hans, il a repris conscience, je passe à l’hôpital lui rendre visite.

    -Vous êtes un parent ?

    L’infirmière accepte de me conduire vers la chambre du charbonnier.

    -Malgré son âge, c’est un solide, il sera vite sur pied.

    -Laurent, t’es vraiment un ami, le docteur m’a raconté, merci, sans toi je serais mort.

    -Que t’est-il arrivé, raconte ?

    -Un fantôme que j’ai vu, incroyable, on a frappé à la porte, j’ai regardé par la fenêtre, c’était le père Mazard, il était sur l’escalier, j’ai eu la frousse, j’ai pas bougé, il est redescendu et il est parti, c’est pour ça que je t’ai appelé, après je ne me souviens plus, j’étais dans le brouillard, je me suis réveillé dans ce plumard, entre ces murs blancs.

    -Tu délires mon ami, le père Mazard, il aurait presque cent ans.

    -Un cauchemar alors… un cauchemar.

    -Tu avais bu un coup de schnaps de trop.

    Je plaisante, mais ce récit renforce ma conviction, l’un des deux fils Mazard a survécu à la déportation, soit Marcel qui devrait avoir dans les soixante ans, soit Gabriel qui aurait cinquante-huit ans, l’un ou l’autre peut ressembler à son père, d’où la confusion de l’Autrichien.

    -Ferme ta porte à clé maintenant, tu me fais signe dès que tu es chez toi.

     


    votre commentaire
  •  

    Les semailles

    C’est l’automne, le temps des semailles, l’orge d’hiver, le blé et l’avoine doivent être mis en terre. La préparation du terrain est importante, un labour suivi de plusieurs hersages sont nécessaires. Dans les années 50, le semis ne s’effectue plus à la main mais à l’aide d’un semoir mécanique. Les grains sortent par un tube, l’ouverture est réglable. Le plus délicat, c’est de bien diriger les chevaux afin que les rangs soient réguliers et droits, il n’y a rien de plus désagréable que de voir, lors de la levée, des rangées non rectilignes. Après le semis, il faut passer le rouleau pour tasser la terre. Rapidement, suivant le temps, les premières pousses vont apparaître, la future moisson de juillet prochain se dessine. Il faut espérer que les gelées d’hiver ne viennent pas anéantir la culture.  

     


    votre commentaire
  • Je passe à la ferme Pierret,  l’épouse de Roger me reçoit ;

    -Nous sommes anxieux, l’individu qui menace mon mari est passé aux actes, quelle sera sa prochaine vilaine action ?

    J’évoque le vol du tableau, je suis convaincu que le cambrioleur et le corbeau ne font qu’un.

    -C’est fort possible mais pourquoi aurait-il volé cette peinture naïve ?

    -Vous m’aviez dit que ce tableau représentait une vue du village ?

    -Oui, ma belle-mère montait à flanc du coteau qui domine Champbourg, sur un petit promontoire, juste derrière la ferme, elle installait son matériel à cet endroit et peignait soit le village, soit la campagne, venez je vous montre ses œuvres.

    Trois petits tableaux sont accrochés au mur de la salle à manger, ce ne sont pas des œuvres d’art mais ils sont assez représentatifs.

    -Le disparu ? Vous m’avez dit que c’est une vue du village, vous m’avez parlé de l’église et de la mairie.

    -Oui, le centre de Champbourg vu du promontoire.

    -Vous pourriez m’indiquer l’endroit ?

    -Je vous guide, cela me fera un peu d’exercice.

    Un sentier monte vers une sorte de plate-forme, des pierres témoignent d’une ancienne construction.

    -C’est dans cet angle que ma belle-mère avait peint ce tableau,  le clocher, une partie de la place, le préau de l’école, le toit de la mairie et quelques maisons, c’est exactement ça, à part le hangar en tôle qui n’existait pas.

    -Qui masque quelques habitations ?

    -Oui, quelques-unes en effet.

    J’arrive à me repérer et mon idée se concrétise, derrière la laideur de ce hangar doit se trouver la maison des Mazard.

    Roger Pierret arrive alors que je quittais son épouse, il semble en colère.

    -Encore un acte de sabotage de ce fantôme, il a cisaillé la clôture de l’un de nos enclos, six génisses et quatre veaux ont disparu.

     

    Quelques jours d’accalmie apaisaient  les esprits mais cela n’allait pas durer.

    -Laurent, un crime à Montlieu, à l’ancien passage à niveau, un dénommé Chauby.

    Je préviens Benoît afin qu’il me rejoigne sur place, quel Chauby, Simon ou Pierrot ?

    Je suis vite informé, en descendant de voiture, j’aperçois Pierrot devant la maisonnette, il est effondré.

    -Monsieur Passy…le frangin…

    De nombreux badauds sont refoulés de l’autre côté de la route par les gendarmes.

    - Cette fois c’est du sérieux, Simon Chauby, le cou tranché par l’une de ses armes blanches, la police se charge de l’enquête, nous avons été mandés pour effectuer le service d’ordre.

    L’adjudant Quentin est visiblement mécontent, toujours cette rivalité entre la gendarmerie et la police.

    -Quel commissaire ?

    -C’est l’inspecteur Mansuy, vous le connaissez.

    Olivier Mansuy est l’un de mes bons contacts à la PJ, je vais attendre sa sortie pour en savoir plus.

    Le corps de Simon évacué, les voyeurs commencent à refluer vers la ville. Je suis fébrile, j’espère que l’auteur  n’est pas celui qui sévit dans les parages, jusqu’à présent, il ne commettait que des grosses farces.

    -Pas beau à voir, le pauvre homme s’est pourtant défendu, il a les mains tailladées, il avait de quoi se faire trucider, de la cave au grenier, tu connaissais sa collection, Laurent?

    J’explique à Olivier que je la connais depuis peu.

    -Tu as cinq minutes à me consacrer ? J’ai peut-être des tuyaux.

    -Viens dans ma voiture, je sais déjà ce que tu vas me raconter, je lis ta rubrique figure-toi.

    Je résume, en commençant par la menace reçue par Roger Pierret, des ennuis que vient de connaître Champbourg, de la famille Mazard.

    -Alors tu penses qu’une sorte de Zorro écume la campagne, allume un feu, empoisonne l’eau, sonne les cloches et lâche les vaches, et puis, dans son élan, tranche la gorge d’un brave homme !

    -Il a peut-être supprimé deux hommes, les anciens maires de Champbourg.

    -Oui, en effet, mais quelle constance et il prend son temps entre ses crimes, 45, ensuite 78, maintenant 88…Bon, à tout à l’heure, j’attends le procureur, rendez-vous à la mairie de Montlieu, informations à la presse d’ici une bonne heure.

    Nous n’apprenons rien de plus de la bouche du procureur, Simon Chauby s’est effectivement défendu, l’assassin lui avait déjà porté un cou de sabre dans la cuisine, des traces se sang le prouvent, puis il l’a achevé dans le cellier où Pierrot a découvert le corps vers midi et demi.

    -L’heure du crime, environ neuf heures du matin.

     


    votre commentaire
  •  

    La pâture,

    En approche de l’automne, l’herbe se fait rare dans les parcs, surtout quand la sécheresse a sévit durant l’été, par contre, dans les prairies elle a repoussé. Les dernières semaines de septembre, avant la rentrée des classes le 1er octobre, les jeunes conduisent les vaches laitières en pâture. Les prairies n’ont pas de clôture et il faut surveiller le troupeau afin qu’il reste si possible sur les terrains du cultivateur. Ce n’est pas facile et bien souvent les troupeaux se mélangent, d’autant plus que les jeunes gardiens ont d’autres occupations. Dans les matins brumeux et frais, ils allument un feu de bois et font cuire des pommes de terre dans la cendre. Vers midi, retour dans les parcs, mais avant il faut faire le tri et c’est souvent compliqué.


    votre commentaire