• Notre environnement

    L’eau bénite

    -Monsieur le curé, monsieur le curé, le bénitier est presque vide.

    Roger, l’enfant de chœur de service hurlait dans l’église, les quelques bigotes de la paroisse ne vont pas tarder à arriver et, si elles n’ont leur eau bénite quotidienne, elles en feront une maladie, pas comme les fidèles du dimanche qui ne trempent pas leur doigt dans le liquide, qui font semblant, peur d’attraper des infections cutanées.

    Le brave abbé Leduc ne comprenait pas, il avait rempli le bénitier la veille. Il fait plutôt frais dans l’église, l’eau ne s’évapore pas, les vitraux cassés ont été remplacés, les oiseaux ne viennent plus y boire.

    - Pas le temps de bénir de l’eau, prends-en au robinet .

    Le soir, le curé décidait de faire le guet.

    Il passait par la sacristie, remplissait le bénitier à ras bord  et se cachait dans le confessionnal. Alors qu’il allait s’assoupir, la grande porte s’ouvrait doucement. Une ombre se faufilait et, munie d’une louche puisait l’eau bénite dans le bénitier pour la verser dans un récipient. L’abbé Leduc sortait brusquement et bondissait sur le voleur.

    - Vous m’avez fait peur, j’croyons que c’était le diable.

    Fernand, c’était lui, avait lâché la casserole, la « sainte » eau se répandait sur le carrelage.

    -Tu vas m’expliquer .

    Le curé secouait le malandrin.

    - Ben c’est que vous avez toujours de beaux légumes dans vot’jardin et l’Adolphe m’a dit que c’est parce que vous les arrosez à l’eau bénite.

    Les voutes de l’église résonnaient des rires du curé, ont aurait dit un Te Deum.

    -Tu veux que je te livre mon secret, je fais macérer des orties et de la consoude dans de l’eau ordinaire, un excellent engrais naturel, passe demain matin, je t’en donnerai un seau et la recette.

    C’est Adolphe qui faisait une drôle de trombine quelques semaines plus tard en voyant les salades de Fernand. Celui-ci se moquait à son tour.

    - Merci du conseil, camarade, c’est rudement efficace l’eau bénite.

     


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  • Notre environnement

    Nous sommes au mois de juillet, la moisson est proche mais tout dépend du temps. Avant de commencer, l’agriculteur se rend dans les champs pour juger de la maturité des épis. L’exposition, la nature du sol ont une influence, l’orge d’hiver, ou escourgeon est la première céréale à moissonner, viendront ensuite le blé, éventuellement l’orge de printemps et l’avoine. Pour le colza et la navette, c’est variable, en fonction de la floraison du printemps.

    La première opération consiste à dérayer la parcelle pour éviter d’écraser les précieuses tiges avec la moissonneuse-lieuse et bien marquer la limite avec le champ du voisin. Le dérayage se fait manuellement, c’est une tâche pénible sous la chaleur. L’homme fauche avec une faux munie d’un râteau, les tiges sont rassemblées et liées en gerbes soit avec une ficelle, soit avec un lien végétal, une poignée de tiges tressées et nouées. Le lien végétal n’est pas très solide, la gerbe confectionnée de cette manière doit être maniée avec précaution.

     


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  • Notre environnementAvec un peu de retard, la St Jean est fêtée à Aumetz, le traditionnel bûcher s'est enflammé tard dans la soirée.


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  • Le paysan

     

    Ses mains, ses grosses mains calleuses

    Sont les témoins de son travail,

    Labour de terres argileuses,

    Soins attentifs à son bétail.

     

    Sa vie elle est dans ce village,

    Ici, vécurent ses anciens,

    Toujours le même paysage,

    Pour tous ces valeureux terriens.

     

    Ses souliers collent à la glaise,

    Il est tributaire du temps,

    Par les grands froids ou la fournaise,

    Il est au milieu de ses champs.

     

    Son inamovible casquette,

    Ne s’abandonne qu’au coucher,

    A carreaux est sa chemisette,

    Il ne craint pas de la tacher.

     

    A la bouche une cigarette,

    Qu’il doit sans cesse rallumer,

    Et sur son dos une musette,

    Avec son vin et son goûter.

     

    Que de rides sur son visage,

    Des sillons tracés par les ans

    On ne sait pas vraiment son âge,

    Cinquante ou soixante printemps.

     

    Que de bons sens et de justesse,

    Il exprime dans ses propos,

    C’est un homme plein de sagesse,

    Qui doucement courbe le dos.


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  • Le bûcheron

    Le bois est le combustible de tous les ruraux, il est utilisé pour la cuisinière, les fourneaux et la chaudière. Dans les communes forestières, les agriculteurs et les ouvriers « font » eux-mêmes leur bois. Des affouages sont attribués par la commune, il faut abattre les arbres, les débiter et transporter les bûches et les charbonnettes.

    Dans d’autres communes, le bois est acheté à un marchand qui emploie des bûcherons.

    Le bûcheron est un homme solide, les arbres sont abattus à la cognée, une hache à large fer bien affûtée. C’est un métier dangereux, parfois l’arbre ne tombe pas où l’homme l’aurait voulu. Le bûcheron est payé au stère ce qui l’oblige à rester de longues heures en forêt. Il déjeune sur place, devant son feu. Après l’ébranchage, le débit au passe-partout nécessite deux personnes, la femme ou un fils viennent en renfort et il n’est pas rare que les  enfants, souvent nombreux, soient employés à ramasser les branchages pour faire  des fagots.


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