• Le vétérinaire

    Le vétérinaire est presque aussi important que le médecin, surtout quand un cheval est malade, cet animal est d’une telle utilité que son indisponibilité ou pire sa mort sont graves.

    Une bête malade mobilise la famille du cultivateur, les gosses guettent la voiture du véto et claironnent son arrivée.

    L’accident le plus fréquent est le ballonnement surtout chez la vache au printemps mais aussi chez le cheval. Le ventre gonfle, se remplit de gaz et, pour sauver l’animal, le vétérinaire perce la peau jusqu’à la poche de gaz.

    Le vêlage est parfois difficile et, dans certains cas, le vétérinaire est appelé. Plus fréquent est un poulinage délicat et c’est l’angoisse, la jument et le poulain risquent de mourir et ce serait dramatique.

    Le vétérinaire est un homme simple et courageux, son amour des animaux se ressent dans ses interventions, quand sa mission est accomplie avec succès, il est aussi heureux que les fermiers, quand malheureusement c’est un échec, il compatit.

     


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  • La biquette de l’Albert

     

    La Biquette de l’Albert n’avait rien à voir avec la chèvre de monsieur Seguin, elle n’était ni blanche, ni jeune, ni innocente. C’était une bique bêlante, capable de manger n’importe quoi, non seulement quand elle avait faim, mais par vice. Un jour de printemps, trouvant l’herbe de son enclos un peu fade, elle fonçait tête baissée dans la clôture et se retrouvait dans la propriété voisine. Mais l’herbe était aussi fade et elle s’apprêtait à rebrousser chemin quand elle fut attirée par un objet pendu sur un fil, un petit morceau de tissu d’une blancheur immaculée.

    -Je vais avaler ce beau tissu et je deviendrai toute blanche, se dit l’écervelée. Sitôt pensé, sitôt fait, elle agrippait l’objet entre sa langue râpeuse et son palais et hop !

     Albert arrivait juste au moment ou elle mâchait le tissu. <Qu’est-ce tu manges crevarde, et que fais-tu chez la voisine ?>. Le maître donnait une tape sur les fesses de sa chèvre et la ramenait dans son enclos, prenant soin de réparer la clôture et de la renforcer. En fin d’après-midi, des coups  sont frappés à la porte, Albert regarde par la fenêtre et reconnaît Simone sa voisine depuis peu. Veuve, la dame était revenue vivre dans la maison familiale. <Que me veut cette jolie dame ?>. A peine Albert ouvre l’huis, qu’il reçoit une gifle magistrale. <Vous l’avez bien mérité, vieux dégoutant>. Stupeur, d’autant plus qu’il n’était pas tellement vieux, à peine cinquante ans et  sa maison était toujours bien tenue depuis la mort de sa femme Albertine. <Vous n’avez pas honte, rendez-moi ma petite culotte blanche, je sais que c’est vous, vous avez réparé la clôture après votre forfait>. Albert comprenait alors que sa chèvre avait avalé le sous-vêtement, c’était donc cela qu’elle mâchouillait. Mais allez expliquer une telle histoire à une femme en colère.

    Le lendemain, en nettoyant la cabane de Biquette, Albert remarquait, dans une crotte, un petit objet brillant. <C’est peut-être un bouton ?> Il allait sonner chez Simone et l’invitait à venir reconnaitre l’objet. Calmée, la voisine acceptait. <C’est bien la perle qui ornait ma petit culotte>. Les autres crottes étaient striées de fil blanc, preuve de la bonne foi d’Albert. <Vous me la nettoyez  comme il faut et vous me la rapporterez, excusez-moi d’avoir douté>. Le veuf s’empressait de lessiver la perle, il la trempait dans un verre d’eau de Cologne et, le soir même, il allait  la rendre. <Entrez donc boire un petit verre, mon père avait du bon vin>. Albert se souvenait de la cave de son voisin, la meilleure du canton. Les soirs suivants, alors qu’une nouvelle brèche avait été faite dans la clôture, cette fois par Albert, les deux voisins se retrouvaient,  jouaient aux cartes et …dix mois plus tard, ils passaient devant monsieur le Maire.

    Le petit cortège de parents et d’amis était précédé par Biquette, cornes dressées et barbichette au vent. 


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  • Notre environnement

    La brouette.

    Parmi les objets utiles à la campagne, la brouette tient une grande place. Elle sert à la ferme pour transporter le fumier de l’étable et de l’écurie au tas extérieur et à bien d’autres usages, au jardin pour véhiculer la terre, les légumes, éventuellement des bidons d’eau. Elle est utilisée aussi par les artisans et les commerçants. Rien à voir avec la brouette moderne, l’ancienne est en bois, elle ne possède qu’une roue et il existe plusieurs modèles dont une avec des ridelles démontables. Il faut avoir des muscles pour tenir les manches fermement quand elle est chargée sinon elle risque de se renverser.

    La brouette du jardinier est aussi un moyen de transport pour les enfants mais parfois le « chauffeur » commet des fantaisies et même des excès de vitesse, affolant un peu le « colis ».

     


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  • Notre environnement

    La fenaison (3)

    Le foin est prêt pour l’enlèvement, le chariot a déployé ses deux ridelles, parfois quatre chevaux sont nécessaires.

    Une personne sur le chariot pour ranger les fourchées de foin, souvent une femme, c’est une tâche délicate, il faut arranger les brassées de façon à rendre le chargement homogène. L’homme pique les tas de sa fourche et dépose le foin sur le chariot. Il prend une fourche à long manche quand le chargement prend de la hauteur.

    Le chargement terminé, une corde le bloque. Cette corde est tendue à l’aide d’un tourniquet situé à l’arrière du chariot. Après quelques centaines de mètres, il est utile de retendre la corde de quelques crans.

    Il arrive que dans un chemin cahoteux, le chargement verse en partie, ce n’est pas la joie pour recharger le foin et c’est un peu vexant.

    Le déchargement dans la grange est pénible aussi, il faut savoir doser les fourchées pour les déposer sur le grenier et c’est de plus en plus difficile au fur et à mesure que le chargement baisse. Sur le grenier, les préposés au rangement ne sont pas mieux lotis, le foin dégage de la poussière et pique les jambes des femmes et des jeunes.


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  • Notre environnement

    La fenaison (2)

    L’herbe fauchée commence à sécher au soleil, mais le fanage est nécessaire pour activer le séchage. La faneuse est tirée par un seul cheval et souvent conduite par une femme ou un jeune homme, assis sur le siège en fer. Des fourches actionnées par les roues décollent le foin du sol et le soulèvent, provoquant souvent une poussière âcre.

    Quand le foin est sec, la râteleuse entre en action, un seul cheval aussi pour la tirer, c’est une sorte de grand râteau qui rassemble le foin en gros boudins libérés quand le conducteur le décide en appuyant sur une pédale.

    Ces gros boudins sont ensuite rassemblés en tas mis en ligne avant le ramassage par le chariot.

    Quand la pluie vient contrarier le séchage, plusieurs opérations supplémentaires sont indispensables, il faut parfois démonter les tas, étendre le foin avant de la rassembler à nouveau.


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