Le charron

Les roues de chariots et de tombereaux s’abiment au fil du temps, le fer qui les cercle s’use, il faut remplacer quelques éléments ou refaire une roue entièrement, ce sont des travaux réservés au charron.

Le cerclage d’une roue est un véritable cérémonial, l’artisan a besoin d’aide et c’est souvent le client cultivateur et son commis qui l’assistent. La roue en bois a été assemblée dans l’atelier, un travail d’artiste, chaque pièce doit être parfaitement calibrée et le tout est ajusté, une roue ne doit jamais grincer. Le charron prépare son bois à l’avance, principalement du frêne, le fait sécher assez longtemps mais pas trop.

Le cercle est chauffé dans un feu de bois, le fer se dilate et c’est le moment de le poser autour de la roue. A l’aide de grandes pinces, dans un mouvement synchronisé, les hommes le soulève et l’emboîte sur la roue, l’ajustage est rigoureux. C’est un spectacle que les gamins ne manquent jamais. Une fumée légère, une bonne odeur de bois brûlé et, dès que le fer est en place, il est arrosé par le charron, lui seul est habilité à faire cette opération. Le cercle se rétracte, les joints de la roue se resserrent en craquant un peu, le cultivateur n’a plus qu’à payer la facture.

Le charron ne fait pas que des roues, il fabrique ou répare les palonniers, les ridelles, également les jougs pour ceux qui utilisent des bœufs comme bêtes de somme.