• Une rentrée au siècle dernier !


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    Le pain sec

    Le bonnet d’âne est surtout une légende, je n’ai pas connu d’élève ayant subi cette humiliation. Par contre « le pain sec » existe encore dans les années 40/50. Cette punition consiste à ne pas rentrer à midi chez les parents pour le déjeuner, à rester enfermé dans la classe ou dans le vestibule. Un petit voisin apporte un quignon de pain normalement sans accompagnement mais quelques mamans « trichent » un peu en ajoutant du beurre et parfois de la confiture. Pour la boisson, l’eau du lavabo est suffisante.

    J’ai subi une fois ce châtiment et je n’ai pas apprécié, d’autant plus que je l’estimais injuste.

     


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    Prenez le temps

     

    Hommes qui dans le bruit de vos jours de folie,

    Oubliez le bonheur, le plaisir et la vie,

    Allez vous balader dans les champs, la forêt,

    Dans les petits chemins où pousse le muguet.

     

    Allez vous promener au bord de la rivière,

    Loin de ce tourbillon, de cette poudrière,

    Prenez le temps de vivre au rythme des saisons,

    Laissez courir le monde après ses déraisons.

     

    Prenez le temps d’aimer, d’admirer la nature,

    Les fleurs et les oiseaux, les arbres, la verdure,

    Profitez du soleil qui réchauffe le cœur,

    De ses rayons ardents, sa divine chaleur.

     

    Profitez du soleil qui trop souvent ne dure,

    Quittez les boulevards et tentez l’aventure,

    Sur les chemins bordés de lilas, de genêts,

    Découvrez des endroits reposants et discrets. 

     


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    L’école

    La mixité à l’école communale a été généralisée après la Seconde Guerre mondiale. Une révolution en particulier chez les « grands ». Le plus difficile est de partager la cour de récréation mais, après quelques mois, tout s’arrange, certaines filles se mêlent aux jeux des garçons et, à l’inverse quelques garçons sautent à la corde.

    En cours, les filles sont plus attentives que les garçons et prennent souvent les premières places, cela provoque une émulation.

     


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    Le garde-champêtre

    Chaque village a son garde-champêtre, il cumule souvent plusieurs fonctions, il est également appariteur, colleur d’affiches officielles, porteur de messages et parfois même fossoyeur.

    Son rôle de surveillance est important, il fait des rondes aux alentours des jardins et des vergers afin de traquer les rapineurs, il peut intervenir dans les litiges entre voisins à la demande du maire qui ainsi conserve une certaine neutralité. Il est craint des enfants et fustige celui qui a commis une bêtise, il les menace de prévenir les parents et l’instituteur, ce qu’il fait quand le jeune est retors.

    Dans son rôle d’appariteur, il annonce les nouvelles émanant de la mairie, dans chaque quartier, il appelle la population par un roulement de tambour ou un coup de clairon. Les habitants se rassemblent autour de lui. « Avis à la population… »


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    Le Moulin des revenants

     

    Depuis plusieurs jours, des rumeurs couraient dans le village, le soir en passant sur le pont, plusieurs témoins avaient aperçu des lumières suspectes se profilant derrière les fenêtres du vieux moulin.

    -Ca va d’un côté et de l’autre, de la fenêtre de droite à celle de gauche, du rez-de-chaussée à l’étage , affirmait Marcel.

    Son récit était étayé par d’autres personnes, la peur gagnait la population. Il faut dire que cette vielle bâtisse avait mauvaise réputation, certains anciens racontaient que des crimes avaient été commis à cet endroit. Quelle idée avait eu Robert Courot, le maire du village mais aussi riche propriétaire, d’avoir acheté cette ruine hantée.

    -Pour le grand terrain autour, il n’en a jamais assez.

     Le mot fantôme était chuchoté, des revenants, les âmes des trucidés. Pour en avoir le cœur net, le conseil municipal s’était déplacé vers minuit sur le pont, le maire et les conseillers avaient alors assisté à un spectacle hallucinant, les quatre fenêtres de la façade s’éclairaient tour à tour et rapidement, des ombres passaient et repassaient en agitant les bras.

    -Faut faire venir les gendarmes.

    Ce n’était pas une solution disait Robert Courot.

    -Ils vont se moquer de nous, je demande un ou plusieurs volontaires pour aller voir de près.

     Personne ne se manifestait, mais le lendemain un jeune homme du village voisin se présentait en mairie. Il était connu dans le canton, beau garçon et… coureur de jupons.

    -J’veux bien tenter ma chance ce soir, si je réussis, vous me donnez le moulin et la moitié du terrain qui l’entoure.

    Robert Courot ne s’attendait pas à une telle demande, c’est vrai qu’il avait acheté l’ensemble pour une bouchée de pain, mais en faire cadeau à ce godelureau… D’un autre côté, la situation ne pouvait qu’empirer et c’est bientôt les élections, la mairie vaut bien un vieux moulin.

    -Tope-là mon gars, ce soir tu nous débarrasses de ces parasites.

    Tout le village était rassemblé sur le pont, les filles n’étaient pas les moins intéressées.

    -Quel courageux ce Jérôme, pas comme les jeunes hommes de chez nous.

    La nuit commençait à tomber, les fantômes n’allaient pas tarder à faire leur sarabande.

    -Je vais les surprendre avant qu’ils fassent leur cirque.

    Jérôme avait pris le petit chemin qui contourne le moulin.

    -Les revoilà, les revoilà !!! 

    Encore plus déchaînés que d’habitude les zombies, dans une lumière blafarde, les ombres allaient d’une fenêtre à l’autre.

    -Mon Dieu, Jérôme, il ne reviendra pas vivant.

    Jacqueline, la fille du maire, semblait la plus inquiète.

    -Ca bouge moins, regardez.

    Les lumières étaient moins fréquentes et, d’un seul coup plus rien. Un grand silence régnait sur l’assistance, tout le monde avait les yeux braqués vers le chemin bordant la rivière, là où devrait réapparaître Jérôme.

    -C’est lui, c’est lui, vite, faut le secourir… 

    Il était mal en point le gaillard, les vêtements en lambeaux, le visage en sang.

    -Je les ai eus, mais non sans mal, à coups de bâtons, cette fois ils sont morts pour de bon, je les ai jetés dans le bief… ils étaient trois.

    Jérôme était fêté, Jacqueline s’était précipitée pour lui essuyer le visage.

    -Je tiens ma promesse devant mes administrés jeune homme, je te donne le moulin et la moitié du terrain, nous irons signer l’acte chez le notaire, dès demain.

    -Merci monsieur le maire, mais j’ai encore une petite requête à formuler…Je vous demande la main de votre fille.

    Robert s’appuyait sur le parapet du pont, il ne s’attendait à ça.

    -Oui, criait la foule, marions-les !

    Quelques mois plus tard, derrière les fenêtres du moulin rénové, dès la nuit tombée, on pouvait apercevoir des lumières, mais ce n’était plus des fantômes.

     

     


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    - Le dénouement est proche, nous avons progressé et les éléments que vous nous apportez vont permettre de boucler solidement  le dossier.

    - Notre suspect...nos suspects ?

    - Permettez-moi de ne rien dévoiler, vous connaissez ceux qui ont la charge d’une telle affaire, ils tiennent à jouer les premiers rôles.

     

    L’adjudant Cavalier avait raison, le dossier était vivement bouclé et la presse était convoquée pour entendre une déclaration commune du juge et de l’officier enquêteur. 

    Traitement de faveur, j’avais eu droit à un prologue, j’avais été invité quelques minutes avant la  déclaration officielle et en avais appris la teneur.

    Je ne m’attendais pas à recevoir des félicitations et je n’en recevais aucune, tout juste quelques mots reconnaissant que ma participation avait permis de hâter la conclusion.

    Maître Cochet, désirant s’accorder les bonnes grâces de la justice et ne voulant surtout pas être mêlé à un assassinat avait vidé son sac, il avait cru de bonne fois à la véracité de la reconnaissance de dette et n’avait fait que son travail. Tout de même, il comptait profiter des retombées de la mise en bouteilles de l’eau de la fontaine, il avait placé un petit pécule dans la Compagnie d’Exploitation Des Eaux de Morigny.

    Son clerc, Simon Simon (Mais oui, c'est ainsi, son père avait trouvé ce moyen infaillible pour ne pas confondre) était lui aussi devenu actionnaire de la C.E.D.E.L., mais il avait apporté une somme plus importante dont les cent mille francs  représentant  la valeur du terrain, car c’est lui qui avait récupéré la reconnaissance de dette et qui l’avait falsifiée. De quelle façon ce papier était arrivé jusqu'à lui ? Desbois avait apporté une partie de l’explication. Il avait été victime d’un cambriolage qu’il n’avait pas osé déclarer car il connaissait l’auteur, une femme qui avait passé la nuit chez lui et qui, trouvant que le cadeau de son amant était un peu faiblard avait subtilisé quelques billets de banque et la reconnaissance de dette. Comme cette dame fréquentait régulièrement le clerc, elle lui avait proposée et l’avait vendue à moitié prix, soit  cinq mille francs.

    Apprenant qu’Anne questionnait les amis de son frère et qu’elle risquait de découvrir la vérité, Simon avertissait Duflaux. L’homme d’affaire qui venait de mettre la main sur le réservoir naturel de l’eau de Morigny et qui envisageait de réaliser des bénéfices considérables ne pouvait se permettre de tout perdre à cause d’une femme obstinée, il fallait supprimer cette empêcheuse de pomper tranquille. Il n’était pas le seul à avoir cette pensée, un autre actionnaire était de cet avis, il s’agissait du  maire de Morigny qui avait reçu un paquet d’actions en remerciement de sa coopération. Duflaux mandatait Simon pour organiser une mise en scène, Norbert Gallot  chargeait Fulbert Ligaud d’étrangler Anne. C’est bien entendu Berlingot qui avait suggéré de faire disparaître le corps dans le puits du légionnaire dont il connaissait la particularité, il était persuadé que le courant souterrain entraînerait la victime bien loin du trou, et puis le comblement du puits dans la foulée devait mettre définitivement les assassins à l’abri. Les deux exécutants avaient eu le tort de ne pas être soigneux, l’un et l’autre avaient laissé des traces de leur passage dans la voiture d’Anne et cette négligence était également fatale à un troisième larron, car si Fulbert et Simon était ensemble dans la Clio pour se rendre au bord de la Marne, il fallait bien qu’un complice les récupère, ce troisième homme était démasqué, c’était Denis Gallot, le frère du maire.

    Il restait un point d’interrogation et les auteurs du crime niaient avoir tiré sur Pierre Salvati, une autre piste menait les enquêteurs vers le milieu professionnel du forestier et mettait la main sur le tireur, une vague histoire de bois avait provoqué la colère d’un individu catalogué comme primaire aux réactions dangereuses. 

    EPILOGUE

    Morigny retrouvait un certain calme, un nouveau premier magistrat était élu et, surprise, c'est une femme qui l'emportait, Simone Louyot, soixante et un ans, conseillère municipale auparavant.

    Des décisions immédiates étaient prises, la fontaine était réaménagée, le bassin embelli, les accès modifiés et surtout, elle restait  accessible à tous. Quant au  terrain litigieux il était symboliquement vendu à la commune, des travaux de forage étaient découverts au milieu des ronces et des orties mais une nouvelle analyse ne permettait pas de classer l’eau à un niveau satisfaisant.

    Le puits du légionnaire était rebouché et refleuri, un nouveau jardinier avait été désigné.

    Un certain architecte bien connu de Sophie avait des projets pour le village, une réhabilitation proche du passé pour un avenir sauvegardé, c’était son Crédo. Jean-François avait regagné l'Hérault, Adeline semblait accepter l'idée de venir passer quelques semaines par an dans un Morigny rénové.

    L'adjudant me signalait qu'il avait découvert l'auteur du mot anonyme, une employée de maître Cochet, probablement celle qui m’avait reçu aimablement.

     


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  • La rentrée des classes 

    La rentrée des classes

    Dans les années 40/50, les grandes vacances commençaient le 14 juillet et la rentrée s’effectuait le 1er octobre, il y avait moins de vacances intermédiaires.

    La rentrée des classes était, comme maintenant, un événement, surtout pour les nouveaux élèves. Il n’y avait pas d’écoles maternelles dans les villages, parfois une garderie et les enfants entraient à l’école primaire à cinq ans, sauf exception à quatre ans. Le cartable était modeste, pendant la guerre, en carton bouilli, il craignait la pluie. A l’intérieur, le strict minimum, un ou deux cahiers, une ardoise, une règle, un plumier avec un porte-plume et un crayon de papier, une craie, une gomme, rarement des crayons de couleur et plus tard, un rapporteur et un compas. Les livres étaient fournis par l’école, ils étaient souvent bien fatigués. Même rigueur au niveau des vêtements, la fille avait une nouvelle blouse, souvent de couleur, des nouvelles chaussures en rapport avec les possibilités financières des parents. Le garçon avait une blouse grise, un béret, un cache-nez, une culotte courte et des brodequins ferrés.


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    La petite église de Morigny n'avait jamais connu une telle affluence, une foule énorme était restée à l'extérieur, Martine avait tenu à m'accompagner, madame Parély voulait que je reste à ses côtés, j'étais très ému de cette demande, c'était la première fois que je participais aux obsèques d'une victime dans de telles conditions.

     

    Je constatais qu'Adeline était venue rejoindre son mari et que Sophie s'appuyait sur le bras de son ami architecte, Amandine soutenait à sa grand’mère.

     

    Martine et moi faisions connaissance avec ces inconnus à l'issue de l'inhumation intime en nous promettant de nous revoir.

     

    Monsieur Magien ne s'intéresse pas tellement à cette affaire, il trop occupé avec son sondage-concours qui connaît un engouement exceptionnel, un quotidien qui couvre une autre région vient de plagier notre idée.

     

    Je récolte les renseignements par bribes, ce n'est pas mauvais pour l'alimentation de ma rubrique mais, j'aimerais que les enquêteurs avancent un peu plus vite.

     

    Benoît me félicite pour les photos, pourtant j'étais mort de trouille en lui tendant la pellicule, persuadé que beaucoup étaient ratées.

     

    - Tu peux m’agrandir celle-ci.

     

    - Tu as un endroit particulier que tu veux grossir, c’est possible.

     

    - Essaye de détacher ce personnage, accroupi à coté des bacs à fleurs, à ton avis il a un mégot au coin des lèvres ?

     

    - Difficile à dire, possible.

     

    Même avec une loupe c’est impossible d’être formel.

     

    - C’est peut-être un effet de lumière, je vais  zoomer sur son visage, nous verrons.

     

     

     

    - Les fumeurs de Gitanes sont encore nombreux malgré la poussée des blondes, j’admets que ce Berlingot peut être suspecté mais c’est un peu léger comme indice...le laboratoire sèche, les deux autres mégots trouvés dans la voiture ont été trop longtemps oubliés.

     

    Je montrais la photo grossie, le jardinier avait bien une cigarette à la bouche.

     

    - Ca, nous pouvions le savoir rien qu’en interrogeant son entourage.

     

    J’ai compris, ces messieurs doivent approcher du but, suivant leurs mauvaises habitudes, ils me prient de me mêler de mes affaires et de les laisser oeuvrer tranquille.

     

    Un autre doit sentir que les enquêteurs approchent de la vérité, maître Cochet téléphone à madame Parély et lui propose de lui rendre la fameuse reconnaissance de dette.

     

    - Je lui ai dit que c’est vous qui iriez la récupérer, ai-je bien fait ? vous passez et je vous signe une procuration.  

     

    Sophie est encore en congés et se propose de m’accompagner, ce que j’accepte avec plaisir.

     

    - J’ai hâte de voir ce papier, je pense que je vais être capable de déceler une anomalie concernant le chiffre, je connaissais l’écriture particulière d’Alex, sa façon de d’accentuer certaines parties de lettres ou de chiffres et d’en atténuer d’autres.

     

     

     

    J’ai bien l’impression qu’une autre raison avait poussé la jolie dame à m’accompagner, l’envie de sortir un peu d’une sorte de prison, elle me l’avouait.

     

    - Je me dois de rester encore quelques jours avec maman, mais c’est vrai que cette vie monacale ne me convient pas du tout.

     

     

     

    Je freinais brusquement et me garais sur un petit parking.

     

    - Que vous arrive-t’il ?

     

    En passant devant un ensemble de bâtiments, il m’avait semblé apercevoir, dans une sorte de cour, le clerc de notaire en discussion avec un homme. A peu près certain que cet homme n’est autre que le jardinier de Morigny. La rencontre d’un mangeur de pommes et d’un fumeur de gitanes n’est peut-être qu’une coïncidence...je faisais demi tour.

     

    Trop tard, plus personne, mais une voiture sortait d’un chemin et ce véhicule était bien celui de Simon. Je lui laissais prendre du champ avant de repartir alors que Sophie était interrogative, je lui expliquais.

     

    Je suis certain que maître Cochet est dans l’étude, encore plus certain que son clerc est là puisqu’il nous devançait et que sa voiture est garée sur le parking, mais aucun ne daigne nous recevoir, c’est une employée au demeurant fort aimable qui me donne une enveloppe cachetée contre ma procuration.

     

    - Vous pouvez contrôler monsieur Passy.

     

    Je contrôle et constate qu’il s’agit bien de l’orignal de cette fameuse reconnaissance de dettes.

     

     

     

    - Sans être formelle, je pense qu’effectivement un zéro a été ajouté...où allez-vous ?

     

    - Je prends la direction d’Oréville, vous connaissez, charmant village dans les bois...nous allons présenter ce papier à Pierre Salavti, il nous dira si il s’agit bien de celui que votre mari lui avait signé...avec un zéro en moins.

     

     

     

    - Oui sans hésitation.

     - Comment cette feuille est arrivée dans la poche  des amateurs d’eau miraculeuse ?

     

    Nous retournons à la gendarmerie afin de faire part de nos remarques, ma passagère n’est plus la même depuis que nous avons récupéré la reconnaissance de dette, elle ne parle plus, regarde devant elle, je la sens bien lointaine. C’est après un soupir qu’enfin elle exprime ce qu’elle ressent.

     

    - Notre rencontre, les fiançailles, le mariage, nos voyages,  ma grossesse, la naissance d’Amadine, cinq ans d’intense bonheur, si j’avais connu la suite...

     

    - Mais vous avez retrouvé le bonheur.

     

    - Croyez-vous ? non, le vrai bonheur n’existe que durant la jeunesse, cette période de totale insouciance, quand l’égoïsme se partage à deux, uniquement à deux, quand le monde extérieur est devenu étranger, les gens et les choses, même celles qui vous sont proches...plus tard quand on devient adulte, c’est impossible, ce n’est plus le bonheur, c’est une sorte de compromission avec la vie, un échange de bons moments souvent bien courts contre des moins bons et des mauvais, souvent bien longs...

     

     

     


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    Les commerçants ambulants

    Les rares villages sans commerce étaient ravitaillés par des commerçants ambulants, boulangers et épiciers, parfois un boucher mais la viande était souvent fournie sur place, volailles et lapins, le cochon et même parfois le veau et l’agneau. (Maintenant, nombreux sont les villages où passe un boulanger qui fournit aussi d’autres produits alimentaires)

    D’autres marchands ambulants effectuaient des tournées régulières et en particulier des marchands de vêtements et de chaussures. Les vêtements étaient destinés au travail, pantalons, chemises et chaussettes (on en changeait après de nombreux reprisages), pour les dames, blouses, sous-vêtements, bas, jupes et autres, et pour les enfants, tabliers, culottes et chaussettes. Le commerçant n’avait pas un grand choix, les critères principaux étaient la solidité et la taille. Idem pour le marchand de chaussures, la pointure passait avant l’esthétique.  


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    - Je n'ai pas encore prévenu Lucie... les chaussures... il me semble bien les reconnaître,  c'est de la qualité, Anne aimait le beau...mon Dieu, voyez que nous avions raison... dès que vous avez confirmation que c’est bien elle, vous venez me le dire, je voudrais être la première à  annoncer la nouvelle à madame Parély, elle va avoir un tel choc.

    - Nous vous laisserons cette tâche madame Louyot.

     C'est l'ambulance qui arrive la première, un premier véhicule de sapeurs-pompiers suit, quelques minutes plus tard, c'est le tour du capitaine assisté d'un médecin-légiste.

    Tout les gens valides du village sont présents, repoussés et contenus derrière les véhicules.

    Il s’écoule encore beaucoup de temps avant que le corps soit remonté à la surface; des seaux de  gravats sont encore déversés sur le tas.

      Malgré l'invitation de l'adjudant Cavalier, je me tiens à bonne distance puis, voyant que le cadavre a été enfermé dans un sac plastique, je m'approche.

    - Etat de conservation exceptionnelle, probablement la nature du terrain, l’eau, la fraîcheur.... c'est bien Anne.... Anne Parély.... j'ai reconnu les traits du visage..

    Je trouve le chef de brigade nettement moins fringant que tout à l'heure.

    - Vous  pouvez demander à votre tante de faire le nécessaire auprès de madame Parély.

    Je ne relève pas son lapsus car il s'adressait bien à moi, carrément troublé le  gradé, je transmets le message à Jean-François qui se tient encore plus à l’écart que moi.

    Le légiste monte dans l'ambulance, les portes se referment, le capitaine vient vers moi et me tend la main.

    - Vous auriez fait un bon gendarme monsieur... Passy, est-ce vrai que la victime était votre parente?

     

    Madame Parély est solide mais elle refuse d’entrer dans l’ambulance,  c'est tante Simone qui se dévoue, en sortant, elle a un visage décomposé, elle murmure un oui timide et se précipite vers nous.

    - C’est hallucinant.... comme si elle venait de mourir...un visage de cire... atroce....

    Cette fois, c'est son amie qui la soutient, les deux femmes repartent doucement.

    - Vous passez à la gendarmerie.... dans une bonne heure, le billet anonyme, vous pourrez nous le confier s'il vous plaît?

    Cette fois, je file à la cabine, nous serons certainement les premiers sur le coup. Toutefois,  je laisse encore un petit point d'interrogation quant aux conclusions de la mort.

    Déjà quatorze heures, madame Louyot voulait absolument me préparer un déjeuner, je reste encore un peu prés de ce puits, je termine ma pellicule, l'ancien maire vient bavarder, je ne le refoule pas, c'est un peu grâce à lui si les recherches ont été poussées un peu plus loin.

    - J' l'avais dit, c'est comme une rivière souterraine qui passe à c't'endroit, une fois, il y a con de mouton qui a sauté, pareil, il a fallu le décoincer d'en dessous, quand il pleuvait fort, le courant entraînait tout.

    - Et quand les assassins ont jeté Anne, il pleuvait, vous m’aviez dit.

    - Et comment, il y avait des inondations un peu partout, p't'être que les gars connaissaient le truc, ils en ont profité.

    - A part vous qui connaît cette particularité?

    - Les anciens, tenez, l'autre-là, il le savait aussi.

    Il me désigne l'ouvrier communal, toujours affairé autour de ses fleurs.

    - Comment s'appelle-t-il?

    - Fulbert Ligaud, tout le monde l'appelle Berlingot, il travaille encore, il a largement passé les soixante ans, ferait bien d'laisser la place aux jeunes, j'l'aime pas ce gars-là, un taciturne, il y a que ses plantations qui l'intéressent.

    - Pourquoi ce puits s'appelle "le légionnaire"?

    - Ah! c'est une vieille histoire, dans les années vingt, un héros de la grande guerre avait reçu la légion d'honneur, un peu plus tard, un autre habitant avait également été décoré de cette distinction alors qu'aux yeux de la population il ne méritait pas, l'autre,  en signe de protestation, jeta sa médaille dans ce puits, voilà c'est aussi simple.... vous avez vu le nouveau maire, il s'est sauvé comme un péteux quand il va vu la chaussure, ah ces jeunots, sacrés soldats.

    Le chef de chantier discute avec les ouvriers, l’homme qui a découvert le corps en est bien à sa quatrième canette. Il veut oublier sa rencontre dramatique au fond d'un puits.

    Je m'approche pour dire au revoir à tous  et je tombe en arrêt devant un mégot, il ressemble à ceux que j’ai trouvés dans le cendrier de la Clio; je le ramasse délicatement, sous l'œil interrogateur du contremaître.

    - C'est l'un d'entre vous qui a jeté ceci?

    Les hommes me prennent pour un dingue.

    - Moi j' les roule, c'est pas à toi Louis?

    - J'fume plus... depuis deux jours.

    Je balaie le secteur du regard et en découvre un second identique, un peu plus long, j'emballe ces trophées dans un mouchoir en papier.

     

    - Faîtes entrer monsieur Passy.

    Le capitaine Henry s'est installé dans le bureau du chef.

    - C'est bien un assassinat, le légiste est formel, étranglée, avec une cordelette assez fine, les contusions sont postérieures à la mort, dues à la chute probablement, un tibia et un péroné fracturés, le cadavre a été jeté pieds en avant, la date approximative  du décès correspond à celle de la disparition de mademoiselle Parély, une autopsie permettra certainement une meilleure évaluation, quoique l’état exceptionnel de la conservation du corps peut poser des problèmes.... Vous avez le billet? et l'enveloppe?

    - J'ai également deux mégots à vous confier.

    - Vous pourriez également faire un bon clochard, éclectiques les journalistes, nous allons essayer de faire des comparaisons avec les deux autres.... papier machine....enveloppe auto-collante...timbre bien collé...lettres bien centrées... une personne qui travaille dans un bureau.

    Bravo, je n'avais pas fait ces remarques pertinentes, chacun son métier 

    - J'ai envoyé mon adjoint auprès de Desbois, cette fois il doit nous révéler ce qu’il sait, espérons que la nouvelle ne va pas l'achever, j’ai entendu dire que lui et la victime... Bon, les mégots... Gitanes filtre, nous avions déjà expertisé, même modèle, à savoir si c'est le même bonhomme, nous allons examiner, si oui, notre suspect se serait trouvé parmi nous, nos recherches seraient limitées, vous avez pris des photos d’ensemble je crois, nous pourrons récupérer les négatifs ?

    - Le témoin oculaire de Morigny?

    - Une dame qui a supposé que les promeneurs de la nuit venaient vider un sac poubelle dans le puits, cela arrivait de temps en temps, c'est pour cela que le conseil municipal avait décidé de les obstruer; votre cinéma avec le sourcier ou sorcier comme vous  voulez, lui a rappelé ce fait.... Nous entamons un enquête sur la société acquéreur du terrain et sur monsieur Duflaux en particulier, voyez nous ne lambinons pas, contrairement à ce que vous insinuez de temps en temps dans les colonnes de votre journal.... je compte me rendre à Morigny demain matin et y rencontrer madame Parély, pensez-vous qu'elle sera en mesure de me recevoir?

    Un homme raffiné ce capitaine, il m'est arrivé d'en rencontrer de plus directs, pour ne pas dire carrément mufles.

    Je lui parle de la particularité du puits du "Légionnaire".

    - Nous le savons aussi depuis tout à l'heure, nous avons une personne dans le collimateur, permettez que nous ne dévoilions pas encore son identité; soyez sans crainte, vous serez privilégié.

    Je connais ce genre de promesses, rarement tenues, les journaux spécialisés envoient des sacrés fouineurs qui, non seulement suivent les enquêtes en cours mais parfois les dépassent.

     

     


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    La sortie en ville.

    Presque tous les villages avaient au moins une boulangerie, une épicerie et un café, parfois les trois commerces étaient réunis en un seul lieu. Pour l’habillement, les chaussures, mais également les objets ménagers et le mobilier, les ruraux se rendaient dans la ville la plus proche pour faire leurs achats.

    C’était un événement, la mère de famille, les enfants qu’il fallait rhabiller et parfois le père prenait le car le matin. Arrivés en ville, ils se rendaient dans la rue commerçante et arpentaient les trottoirs. Ils étaient reconnaissables, parlant fort et portant de grands cabas. Ils avaient leurs boutiques préférées, les commerçants les reconnaissaient et en profitaient pour écouler des stocks démodés. Pour l’habillement et les chaussures, les critères retenus étaient la solidité et le prix. A midi, ils s’installaient dans un café et tiraient le repas du sac, là aussi ils se faisaient remarquer.

    En attendant le car, ils baguenaudaient dans les rues sous le regard moqueur des citadins pâlichons. Parfois, deux groupes de villageois se rencontraient et des éclats de voix résonnaient.  

     


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  • Les jours passent sans aucune nouvelle; puis, enfin, je reçois un appel de la brigade d'Auvigny. - Je vous attendais, je pensais recevoir votre visite, vous avez abandonné notre canton, j'avais quelques petites informations à vous communiquer. - Je vous écoute. - Tout d'abord, mais je pense que allez être averti par vos amis de Morigny, un puits va être dégagé, je n'ai pas besoin de vous donner d'explications, nous savons que vous êtes dans le coup, vous ne pouvez que souhaiter une réussite à cette entreprise au résultat très aléatoire, autrement, nous avons des nouvelles de la personne blessée lors des bagarres, vous savez le géologue. - Géomètre vous voulez dire? - J'ai bien dit géologue, des forages sont prévus sur le site de l’ancienne usine et les gars sur place ce jour-là n'étaient pas du tout des géomètres, un petit mensonge qui ne plaît pas du tout à mon supérieur, d'autant plus que la pierre devait être un grain de sable car le visage de ce monsieur ne présente aucune trace visible, le docteur Marlin va être surveillé attentivement, ce n'est peut-être pas la première combine, nous avons quelques curieuses affaires à ramener à la surface, s'il vous plaît, ce dernier tuyau, à ne pas diffuser pour le moment, l’effet de surprise. - Et Desbois? - Vous y tenez, il n'est pas à la clinique des "Bouleaux" lui, et les rapports des spécialistes de l’hôpital sont fiables... il faut éviter de le bousculer, ce monsieur est fragile, voici les dernières consignes. - Salvati et son agresseur? - Le scieur va bien, il garde sa femme, magnanime cet homme, il n'accable pas son ex-ami et estime que ce n’est pas lui qui le guettait au coin du bois.. - Je vous remercie, je passerais dès que possible, puisque je vous manque. - A bientôt au pied du ... "Légionnaire" Bonnes nouvelles, comme Cavalier l'avait prévu, Jean-François me confirme que les travaux sont programmés. - Compliqué, il a fallu batailler ferme pour avoir gain de cause, et puis un petit miracle, un autre témoin s'est manifesté entre temps et a contacté les gendarmes, à jeudi, croisons les doigts. Cela m'aurait étonné que mes amis de la maréchaussée me dévoilent tout, ils gardent toujours des infos en réserve. Benoît, que je sollicite, n'est pas très chaud pour cette expédition. - Ton radié.. machin, je n'y crois absolument pas, des charlatans ces gars. Il me confie un appareil. - Le plus simple, t'appuie, ça avance tout seul, réglage automatique, si tu rates les photos avec cet appareil, c’est que tu es nul. Morigny est en ébullition, malgré le peu de publicité, le bouche à oreille a bien fonctionné; un engin est déjà en position, les fleurs ont été dégagées; le maire est présent, il me jette un regard goguenard, l'adjudant et les deux gendarmes se sont placés un peu à l'écart. Malaisé de sortir les blocs de rocher du puits, inlassablement, le bras de la grue plonge dans le trou et remonte un mélange de terre, cailloux, rochers, quelques détritus aussi; les spectateurs ne sont pas avares de commentaires. Cette opération a reçu l'agrément des autorités, grâce au témoignage d'une voisine qui, comme l'autre grand père, affirme avoir entendu du bruit en pleine nuit; elle dit avoir distingué deux véhicules et aperçu des formes courir vers le puits. J'ai rarement été aussi nerveux, je tourne autour du chantier, évalue le tas de gravats sorti, Jean-François est dans le même état. Incroyable, le tas monte et le godet n'est encore pas au fond. - Le coordinateur des travaux hurle au grutier de stopper à trois mètres quatre vingt; fortiche le gars, au bout d'une bonne heure de pelletées, il arrête son engin; une échelle en fer est descendue, le contremaître descend un tuyau de caoutchouc et le branche sur une petite pompe. Je m'approche, intrigué. - Pour déceler éventuellement la présence de gaz, très dangereux dans les puits.... c'est bon, rien, ce puits doit être aéré plus loin, un petit courant d'air au fond. Un ouvrier harnaché descend muni d'une sorte de lampe de mineur. Il remonte assez rapidement. - Il reste encore deux bons godets de remblai à sortir. L'engin remet ça et l'homme redescend. Les gendarmes se sont approchés, un silence plane sur tout ce monde rassemblé autour de la margelle éventrée. Interrogations lorsque la tête du gars réapparaît. - Un mètre de flotte, à peine, mais elle est froide, drôlement froide, autrement je ne vois rien. La déception gagne l'assistance, je m'éloigne un peu, je sens le regard du maire mais aussi celui des gendarmes et des autres, je vais me faire lapider... moralement... que je suis bête de m'être laissé embarqué dans cette aventure idiote. - Attendez les gars, ce puits n'est pas comme les autres. L'ancien maire que j'avais évité se dirige vers le responsable, canne pointée. - Au fond, c'est comme un courant souterrain, c'est pour ça que l'eau est glacée, c'est un ruisseau qui coule dessous, faut regarder en aval, dans le déversoir. Les intéressés semblent sceptiques; je reviens vers le groupe, encore un faible espoir. - Bon, je replonge mais il fait m'envoyer un seau et une pelle. - Tu te crois à la plage. L'homme disparaît à nouveau, suivi d'un seau accroché à une corde, une pelle à manche court suit le même chemin; nouveau silence, un grattement sourd monte du trou, un premier seau de gravier et de sable remonte, l'eau dégouline, puis un deuxième, le troisième est vidé sur le tas... tous les curieux avancent d'un mètre... une chaussure de femme...Rumeur, mouvements divers. - Pas d'affolement, cette chaussure est peut-être unique et seule, pas de pied au bout. Toujours aussi spirituel le chef. Il n'a pas tort, le trou béant pendant des années devait attirer les déchets et les laissés pour compte. Seulement, à voir la tronche du puisatier quand il émerge, tenant une autre chaussure à la main, la théorie du militaire ne tient plus. - Une jambe.... une jambe qui dépasse, regardez, une autre chaussure. L'adjudant fonce vers son véhicule, un murmure monte de la masse des badauds, mon regard va d'un escarpin à l'autre, j'ai le cœur qui cogne comme jamais. Les gendarmes repoussent les villageois, certains sont partis claironner la nouvelle dans toutes les rues, Jean-François court prévenir sa tante; je commence à prendre des photos, j'aurais bien aimé que Benoît soit là, je tremble comme une feuille en essayant de cadrer au mieux la chaussure émergeant du tas de sable; je mitraille le visage hébété du découvreur, la scène dans son intégralité; que va-t-il se passer maintenant? je vais être incapable de rester lors de la remontée du cadavre; dans quel état est-il? Cette femme je ne l'ai pas connue mais j'en ai tellement entendu parler! car je suis persuadé que c'est bien elle qui gît encore à quatre mètres sous terre, c'est bien elle que des pourris ont supprimée pour des raisons crapuleuses. La dernière partie de l'opération est délicate, nous attendons l'arrivée du capitaine de la gendarmerie ainsi que celle d'une équipe de spécialistes. - Une bonne demi heure avant leur arrivée, alors monsieur Passy, soulagé? si c'est bien elle... enfin si ce n'était pas le cas, une autre énigme en perspective, et pas de précipitation, le suicide est encore plausible. - Elle se jette dans ce puits et va garer sa voiture à Châlons. - La voiture abandonnée dans les parages, les clés présentes, un voleur passe et profite de la situation, nous avons déjà eu de tels cas. Le chef a réponse à tout. Je voulais téléphoner un premier papier, je préfère attendre une confirmation. Un homme passe à côté de nous sans nous saluer, rase le tas de sable pour lequel il n'a pas un regard, file vers les géraniums qui commencent à pâmer au soleil et hausse les épaules. - Ah celui-là et ses fleurs, un vrai fada, il devrait être en retraite, il continue à travailler à mi-temps pour la commune, c’est lui l’inventeur des décorations florales, vous allez voir, il va récupérer les plantes. L'attente se prolonge, tante Simone et Jean-François apportent des rafraîchissements pour les gendarmes et les ouvriers. Le maire s’est écarté du groupe et il est en grande conversation avec quelques hommes.


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  • Les confitures

    Les confitures.

    Chaque foyer possède un jardin potager suffisamment grand pour contenir quelques arbres fruitiers. A part le cerisier, le mirabellier et le pommier, le quetschier est présent, son fruit oblong et bleu est excellent en tarte mais surtout en confiture. Les fruits lavés, dénoyautés et additionnés de sucre sont cuits dans une bassine qui ne sert que pour la confiture, la cuisinière surveille la cuisson, écume régulièrement. Les pots sont ébouillantés, des pots en verre que l’on retrouve chaque année. Quand la cuisson est suffisante, la confiture est versée délicatement. Les pots sont remplis jusqu’au bord, bouchés et retournés le temps du refroidissement. Ne pas oublier de coller les étiquettes, afin de savoir de quelle année date la confiture. Elle se garde plusieurs années et il faut toujours prévoir une année de disette, en manquer serait désagréable et celle du commerce est loin d’être aussi bonne.


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  • - Un radiesthésiste? j'en connais un, je n'ai pas son adresse, il a déménagé mais Lucie doit l'avoir, elle m'a avoué qu'elle avait appel à lui pour retrouver Anne, elle m'avait demandé de garder le secret, peur de passer pour une folle, pourquoi vous avez du nouveau?

    Je monte au château, cette idée de radiesthésiste m'est venue hier soir, avant de m'endormir, je me souvenais d'un  qui, avec son pendule, avait retrouvé le corps d'un gosse disparu dans une forêt, je ne croyais pas du tout à ce genre de sornettes mais, depuis ce jour-là, je me dis que peut-être?

    - Monsieur Jacquet ? j'ai son numéro de téléphone, je l'avais effectivement contacté, en désespoir de cause, il avait promené son pendule sur une carte de la région, m'avait dit qu'elle n'était pas bien loin, qu'il ne l'a sentait ni dans la région de Châlons ni dans la vallée de la Marne  en aval,  il avait repris une carte du canton et soutenait qu'elle ne pouvait pas être ailleurs que dans un secteur proche.... il avait ajouté qu'elle ... n'était plus vivante. Vous avez une autre piste? à quoi pensez-vous?

    - Ce doit être le même homme que j'avais vu oeuvrer dans la forêt de Mouilley,  Jacquet, il est âgé?

    - Dans les soixante quinze ans environ, c'est un ancien vétérinaire, il habitait Avigny.

    Je montre le mot énigmatique.

    - Oh! mon dieu, ce serait possible, mais dans lequel? il en existait quatre ou cinq ici, ils ont été comblés, vous avez raison, il nous fait l'aide de ce monsieur, je le contacte de suite.

     

    Monsieur Jacquet semble heureux de mettre sa science à notre service, je me propose d'aller le prendre chez lui mais il décline poliment, arguant qu'il peut toujours conduire. Nous fixons un rendez-vous.

    - Dans un puits dîtes-vous, c'est parfait, les ondes se transmettent nettement mieux  dans un milieu aquatique, seul problème, le délai un peu long, plus de six mois, tout dépend.

    Le grand bonhomme sec et droit déballe son petit matériel, je me demande si une recherche avec de tels moyens est vraiment valable, si mon idée n'est pas saugrenue, enfin, trop tard.

    Nous commençons par le puits du bas, en essayant d'être discrets, difficile dans le village, les gens guettent derrière leurs carreaux, je vois quelques rideaux bouger dans les maisons voisines.

    - Non, aucune réaction dans celui-ci.

    Nous continuons par celui du" Vert-luisant" sans plus de réussite. Pourquoi ce nom curieux?

    Nous sommes autour du quatrième, celui dit du "Légionnaire" et monsieur Jacquet semble sentir des ondes, il tourne, recule, se place au-dessus.

    - Il y a un courant d'eau là-dessous, c'est certain et il est contrarié par une sorte de bouchon, cela pourrait bien être le corps d'un être humain.

    Notre manège n'est pas passé inaperçu, un couple de voisins s'approche; c'est la femme qui s'adresse à nous.

    - Qu'est ce que vous cherchez donc? Il a été bouché, comme les autres.

    - Quelle profondeur ce puits?

    - Quatre mètres jusqu'à la surface pas plus, le niveau ne montait jamais dans celui-ci, mais l'eau n'était plus potable depuis longtemps, juste pour abreuver les animaux, et encore, les chevaux  renâclaient

    L'homme vient de prendre la parole à son tour.

    - Je parie que vous pensez que la fille Parély est au fond... ce serait bien possible!

    - Pourquoi ce serait possible?

    - Comme ça.

    L'ancien semble savoir quelque chose de plus, ses sous-entendus, son air un peu suffisant. Je le prends un peu à l'écart, son épouse n'a pas l'air d'apprécier.

    - Vous qui habitez à proximité, avez-vous entendu ou vu des choses inhabituelles?

    - Ben, c'est-à-dire que p't'être.

    Je connais la technique avec ce genre de personne, ne pas brusquer, flatter un peu, pas trop,  considérer; après quelques grognements l’homme se libère enfin.

    - Dans le moment où la fille Parély est disparu, une nuit, j'ai entendu un bruit de voiture, des voix, le temps que je me lève pour voir ce qui se passait, plus personne, et puis il pleuvait comme vache qui pisse.

    - Quel jour?

    - J'sais plus, j'vous dis dans les jours-là.

    - Ce n'est pas habituel, une voiture en pleine nuit?

    - En été, ça peut arriver à la rigueur, un samedi, mais là, non pas habituel comme vous dîtes.

     

    Monsieur Jacquet est sûr de son pronostic.

    - Les trois autres, je ne sentais rien, par contre ici, c'est net.

    Je propose de continuer le tour. Il n'en reste plus qu'un puisque celui du Bavolet est comblé depuis plus de trente ans.

    Nous arrivons au dernier, celui du haut, le  profond.

    -Ah, voilà que ça remarche ici aussi.

    - Encore un autre cadavre?

    - Qui sait, c'est pareil, même sensation, mais effectivement plus profond.

    Nous nous demandons comment faire pour obtenir le déblaiement du puits du "Légionnaire", il est préférable de commencer par lui, encore plus de travail avec l'autre.

    Madame Parély est fermement décidée à faire dégager les gravats; Monsieur Maillet, le voisin du puits est d'accord pour témoigner afin d'appuyer notre demande, je le soupçonne de s'ennuyer et de voir dans cette action, un spectacle gratuit.

     Je ne participe pas aux démarches, Jean-François me comprend et il contacte la gendarmerie et la municipalité.

     

     


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  • La fête patronale

    Le saint patron, ou la sainte patronne, ce qui est plus rare, sont dignement fêtés dans les villages.

    La messe solennelle est suivie par les paroissiens et les invités, parents et amis venant des villages voisins. Le déjeuner est fastueux, la volaille est à l’honneur dans les plats, comme pour les mariages et les communions, on élève des coqs, des dindons et autres pintades pour ce jour festif.

    Quelques attractions foraines se sont installées sur la place principale, manège pour enfants, tir à la carabine, confiserie et loterie. Les porte-monnaie s’ouvrent, même les plus hermétiques, les tours de manège sont courts.

    Le déjeuner se prolonge, alors que les jeunes vont aux vêpres avant d’aller à la fête foraine, les adultes restent à table jusqu’à l’heure de la traite des vaches. Le soir, les restes de midi sont servis, puis à part les anciens, et encore, pas tous, les convives vont au bal.

    L’orchestre est souvent composé d’un accordéoniste et d’un batteur, ce ne sont pas des musiciens de talent, mais quelle importance, pourvu qu’ils jouent des airs entraînants. Les jeunes du village et ceux des alentours, mais également des moins jeunes se pressent sur la piste, dans le bruit et la fumée. Les demoiselles sont surveillées par les mères ou les tantes mais elles arrivent à déjouer cette surveillance et quelques baisers langoureux sont échangés dans un endroit de la salle moins éclairé.

    Les jeunes garçons sont admis, ils sont là pour faire les fous, slalomant entre les couples.  Parfois, des bagarres éclatent, les protagonistes sont poussés vers la sortie et la danse reprend ses droits.


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  • Il suffit quelquefois d'une simple étincelle pour embraser tout un quartier, il suffit quelquefois d'un tout petit détail pour faire jaillir une idée lumineuse. Benoît adore les pommes et vient me rendre visite, croquant une golden à pleine dents,  le voyant savourer ce fruit avec délice, il me rappelle Simon, le clerc de maître Cochet, quand il est venu me présenter la maison de Morigny, lui aussi croquait dans la chair d’une énorme pomme, et le morceau moisi trouvé dans la voiture d'Anne pourrait avoir les mêmes incisives? Une piste sérieuse, enfin je me fais peut-être des illusions, les mangeurs de goldens sont nombreux, est-il également fumeur?

    L'adjudant Cavalier me trouve un peu encombrant, il est vrai que je lui rends souvent visite.

    - Vous m'avez oublié?

    - Nous n'avons rien de spécial à vous apprendre.

    - Le papier, l'avez-vous récupéré chez le notaire?

    - Non, nous attendons toujours la confession de monsieur Desbois, pour le moment, il nie avoir eu ce document en mains, sa maîtresse l'avait mis en garde, elle avait entendu des bribes de la conversation de son mari avec un interlocuteur et n'avait retenue que les menaces proférées, il pensait donc que le mari trompé voulait se venger,  la peur au ventre, la crise est survenue, il n'était pas au courant du coup de feu, d'après lui, qui croire en ce qui concerne la dette? monsieur Salvati nous a donné la version que vous nous avez rapporté.

    - Ce billet est la clé de l'énigme, croyez-moi.... et les mégots, qu'en pense votre capitaine?

    - La même chose que moi, que la dame a véhiculé un auto-stoppeur.

    - Et le tireur?

    - Nous avons quelques petits indices qui peuvent nous conduire à une piste, trop tôt pour étaler ces renseignements dans votre journal, le capitaine Henry se demande si le coup de feu a un rapport avec cette histoire de source, de disparition et de dette, nous cherchons donc également dans une autre direction, Salvati n'a pas que des amis dans sa profession, il a une réputation d’homme d’affaire sans pitié.

    - Oui mais de là à tuer?

    - Monsieur Passy,  vous savez parfaitement qu'actuellement, dans ce monde moderne, certains gestes fous sont hors de proportion avec le motif.

    Il a raison, nous rencontrons de plus en plus des simples bagarres d'automobilistes qui tournent aux drames, des mouvements d'humeur aux conséquences terrifiantes en regard d'une cause anodine.

    - Je pourrais rencontrer votre chef?

    - Pourquoi vous n'avez pas confiance en moi, ce n'est pas chic, il ne vous dira rien de plus, c'est une tombe cet homme.

    - Vous avez toujours mon morceau de pomme.

    - Oui, dans un congélateur, c'est vous dire que nous sommes conservateurs

    Comme je suis à Avigny, je passe à l’étude de maître Cochet,  c’est  son clerc qui me reçoit dans son bureau,  je constate qu'aucun cendrier ne figure parmi le bric-à-brac que j'ai devant les yeux.

    - Une autre maison à vendre à Morigny? depuis que vous écumez ce village vous devriez savoir si d'autres maisons sont à vendre?

    L’homme  se fiche de moi, je m'en rends compte et je bats en retraite.

    Je tourne en rond dans cette affaire, Jean-François ne cesse de me casser les pieds avec son bonheur perdu, maintenant qu'il sait que ses chances sont nulles, il envisage d'aller retrouver son épouse, qu'il se dépêche car la belle brune risque de s'évaporer, heureusement  Simone reste toujours égale à elle-même, je dois me bagarrer à chaque passage pour ne pas embarquer un marché ambulant, ses quatre poules doivent avoir un  sacré rythme de ponte et son jardin fabrique des salades et des haricots en une nuit. Madame Parély est soulagée d'avoir appris que sa bru ne vit pas en recluse..... ou plutôt elle a enfin la confirmation de ce qu'elle supposait depuis longtemps; elle est persuadée que tout va s'arranger, qu'elle va récupérer son tas de cailloux, que les assassins de sa fille vont être démasqué,  la seule chose qui lui fait mal c'est qu'Anne ne reviendra jamais plus sur cette terre

     

    Je reçois du courrier, sous le regard jaloux de mes collègues qui ont souvent la portion congrue, je sais, ma rubrique est populaire, populiste ajoute Jean-Yves, le  spécialiste de la politique.

    Les lettres anonymes reviennent par périodes, c'est quelques fois amusant, d'autres fois excitant et également énervant, jamais déprimant comme certaines voudraient l'être, je sais par expérience que c'est souvent l'œuvre de malades, de refoulés, de bannis et je leur pardonne. Celle que je reçois aujourd'hui est intéressante, mon correspondant dont je devine le secteur d'origine puisque la missive a été postée à Mareilles, m'informe d'une  seule phrase que:  la vérité est au fond d'un puits, très fin comme allusion, un lettré sans aucun doute, en relisant plusieurs fois cette déclaration sibylline, je lui trouve différents sens mais j'opte pour celui qui m'est venu de suite à l'esprit, et si le corps d'Anne était enseveli sous des tonnes de gravats et un bouquet de géranium-lierre?

    Bien entendu, la phrase a été composée avec des mots découpés dans un livre ou un dictionnaire, pas facile pour ne pas dire impossible à identifier.


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  • Les deux clans

     

    Les Verdier et les Chaudrin n’étaient pas en bons termes, c’est le moins qu’on puisse dire. La discorde entre ces deux familles d’agriculteurs et propriétaires terriens avaient des origines lointaines et obscures. Chez les Verdier, on accusait les Chaudrin d’avoir spolié des terres, en face, les accusations portaient sur un vol de bétail. Des motifs graves qui provoquaient, de génération en génération, quelques heurts. Jean Verdier et Charles Chaudrin, les patriarches s’étaient déjà frictionnés plusieurs fois le jour de la St Martin. Les fils, Bernard Verdier et Maurice Chaudrin s’étaient également battus dans leur jeunesse ; devenus adultes, ils étaient un peu moins virulents mais, lors de rencontres imprévues, les insultes fusaient de chaque côté. Les deux fermes étaient d’égale importance, plusieurs champs étaient voisins et les litiges portaient souvent sur un empiétement de l’un ou de l’autre. Ils s’accusaient mutuellement de déplacer des bornes, ce qui était le summum de la vilenie. Cette animosité était également tangible chez les femmes, mais c’était plus insidieux, Anne, épouse de Bernard Verdier calomniait Odette épouse de Maurice Chaudrin, la réciproque était de mise.

    C’est dans ce contexte qu’avaient vécu Annette Verdier et Roger Chaudrin et, de la maternelle à l’école primaire, ces deux jeunes suivaient le mauvais exemple en se lançant des piques et parfois des injures. Mais le destin est parfois malicieux, quelques années plus tard, un jour de Pentecôte, alors qu’Annette descendait en vélo du plateau St Martin où se tenait la fête traditionnelle, elle dérapait sur les graviers et chutait. Le premier sur les lieux de l’accident était Roger ; en bon chrétien, il ne pouvait faire autrement que de s’occuper de la blessée. Epongeant le sang qui coulait des genoux de la demoiselle, le jeune homme découvrait un paysage agréable et il était ému. La jeune fille n’était pas insensible aux soins prodigués si gentiment, elle récompensait son sauveur en l’embrassant, c’était le début d’une idylle. Conscients qu’un tel rapprochement entre les deux clans risquait de provoquer un drame, les jeunes gens étaient discrets, mais leurs sentiments allaient crescendo et ce qui devait arriver arriva. Annette ne pouvait se confier qu’à sa grand-mère Marie. Après quelques remontrances, l’aïeule promettait d’arranger les choses.

    -Avant d’en parler dans la famille, je vais voir Simone, la grand-mère de Roger, nous étions amies avant notre mariage.

    Les deux grands-mères réussissaient à convaincre leur tribu respective mais ce ne fut pas sans mal. Il ne fallait plus tarder, le mariage eut lieu trois mois avant la naissance de Jean-Charles Verdier-Chaudrin, l’enfant de la concorde.


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  • Bien gentil, le pépé,  mais je n'ai pas envie de parler de l'air ni de débiter des paroles oiseuses; et sa bonne air dont il chante les louanges, est un peu parfumée aux vapeurs d'ensilage et aux effluves de lisier.

    - Et puis nos belles fleurs, au moins mon remplaçant, il augmente les impôts mais il nous embellit.

    Je n'avais pas remarqué un autre puits agencé de la même façon que celui proche de la fermette de Jean-François, c'est vrai, intelligente reconversion.

    - Ils ne servaient plus à rien, nous avons l'eau courante depuis onze ans, c'est vous  dire et puis au moins personne n'a plus envie de se foutre dans le trou.

    - Pourquoi, cela arrivait?

    - Au moins une fois par an, dès fois plus, remarquez ils n'étaient pas tous morts, ce puits n'était pas assez profond, ceux qui se balançaient dedans le savaient, ils risquaient tout juste quelques bosses et en s'y prenant bien, ils n'avaient pas même une égratignure, je me souviens d'une bonne femme, quatre fois qu'elle a fait le saut, en toute impunité, elle voulait faire chanter son mari et vous savez quoi, elle est tombée de  deux marches devant chez elle et elle a eu le crâne fracassé, morte sur le coup.

    - C'est pas son mari qui en a eu marre d'aller la repêcher?

    - Ah  c’est des malins les journalistes, c'est ma foi vrai, pas méchamment qu'il l'a poussé, juste pour rire un brin.

    - Et les autres puits étaient plus dangereux?

    - Celui du haut, terrible, plus de vingt mètres de descente et deux à six mètres de flotte suivant les saisons, pas question d'y réchapper, une jeune fille à été sauvée de justesse, les autres couic... et celui du Bavolet, derrière la mairie, il a été comblé en 60, un fou avait jeté son gamin dedans et l'avait suivi, il valait mieux ne pas  le laisser ouvert, la  mère voulait s'y précipiter à son tour... chaque puits avait une histoire, je pourrais vous en raconter pendant des heures.

    Je ne sais pas si l'ancien affabule ou si ses histoires sont réelles mais il me tient en haleine, une belle idée de reportage encore, les pauvres citadins enfermés dans leur béton  et leur asphalte seraient friands de contes extraordinaires, il faut faire vite, bientôt ces vieux témoins vont disparaître, puis les légendes, puis les souvenirs, puis les maisons, puis les villages, puis notre mémoire.

     

    Jean-François a un air interrogateur, il se doute que je viens d'apprendre une nouvelle désagréable le concernant, je ne dis rien, je laisse le soin aux femmes d'avouer et de consoler, elles sont spécialisées.

    Comme promis, Hervé me donne les coordonnées de son copain géologue, il lui a communiqué les résultats de son analyse, je l'appelle.

    - Il était temps, je pars dans huit jours pour l'Afrique du sud, je viens de signer un contrat de trois ans avec une compagnie minière; j'ai lu le rapport d'Hervé, une eau qui a traversé de nombreux sols  différents, il est certain qu'en profondeur, elle doit avoir  une composition nettement plus pure, telle qu'elle se présente actuellement à la sortie de la source, elle n'obtiendrait probablement pas l'agrément, les nitrates sont véhiculés par les eaux de ruissellement qui viennent se mélanger; un prélèvement souterrain donnerait une autre structure et de ce fait un agrément possible.

    - A quelle profondeur?

    - Difficile à évaluer sans connaître la nature du terrain, Hervé m'a indiqué l'endroit du gisement, c'est une région tourmenté sur le plan géologique avec de grosses variations de structure rocheuse.

    Je reste un peu sur ma.. soif mais je n'ai pas les moyens de creuser un puits pour aller chercher quelques verres d'eau dans le ventre de la terre.

    ……………


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  • La pomme de terre

    La pomme de terre

    L’une des bases de l’alimentation pendant la guerre et encore durant les décennies suivantes, c’est la pomme de terre. Quand le jardin potager n’est pas assez grand, elle est cultivée dans les champs par les agriculteurs mais également par d’autres. Moyennant quelques heures de travail en échange, le propriétaire met un lopin de terre à disposition de l’ouvrier, de l’artisan et du retraité.

    L’arrachage de la pomme de terre est un moment important, il y a parfois des surprises, soit une bonne récolte avec un excellent rendement, soit au contraire une déception, les tubercules ne se sont pas tellement développés par manque d’eau.

    L’arrachage s’effectue au croc et il faut avoir le coup de main pour éviter de piquer une pomme de terre, si l’accident se produit, l’accidentée est mise de côté, elle sera consommée en priorité. Après un séchage sur le sol, un triage est opéré, certains formats sont réservés pour la semence de l’année suivante, d’autres, les plus petites, serviront à l’alimentation du cochon. Le principal de la récolte est mis en sac et descendu à la cave dans un bac en bois, normalement la réserve est suffisante jusqu’à la prochaine saison.

     


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