• Seigneulles (les farces de grand-père)

    Grand-père aime raconter des histoires, il aime aussi faire des farces, une m’a particulièrement marqué et je l’ai encore en mémoire.

    Je suis un petit curieux et, quand je reviens du jardin ou d’une promenade avant midi, j’aime connaître le menu du déjeuner. L’odeur du plat qui mijote sur la cuisinière me donne une indication mais, pour avoir confirmation, je soulève le couvercle de la cocotte.

    Une fois, en soulevant un couvercle en fonte, une poule vivante s’est échappée du récipient, j’ai eu une sacrée peur.

    Grand-père était heureux d’avoir réussi son coup, quant à grand-mère elle a sermonné son mari.

    -On n'a pas idée de faire peur comme ça à un gamin.

    La poule aussi a eu la peur de sa vie, elle a filé vers la grange en caquetant.  


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  • Le Roi et le Paysan

     

    Vivant dans un grand luxe, entouré d’opulence,

    Dans un riche palais, un vieux roi s’ennuyait,

    Sa vie était tracée depuis sa tendre enfance,

    N’ayant aucun souci, c’est ainsi qu’il régnait.

     

    -Pas le moindre conflit, pas la moindre souffrance,

    J’ai tout ce qu’il me faut, ce bonheur est lassant,

    Vivre toujours ainsi ce n’est point une chance,

    J’aimerais pour un jour être simple manant.

     

    Venant de temps en temps au bord d’une rivière,

    Il rencontra un jour, un pauvre paysan,

    L’homme l’interpella lui montrant sa chaumière,

    -Pourriez-vous majesté habiter là-dedans ?

     

    Le roi un peu surpris trouva l’idée géniale,

    -Voici l’occasion de combler mon désir,

    Une nuit dans ce lieu serait phénoménale,

    J’en éprouve déjà un début de plaisir.

     

    Les deux hommes avaient une même stature,

    La barbe mal taillée et des cheveux tout blancs,

    Leur voix avait aussi la même tessiture,

    Sur presque tous les points, ils étaient ressemblants.

     

    Echangeant leurs habits, on pouvait les confondre,

    Le roi dans la masure était vraiment heureux,

    Mais moins que le manant, il pouvait en répondre,

    Car jamais dans sa vie, il n’avait trouvé mieux.

     

    Quand le sire revint sur le coup de huit heures,

    Aux portes du palais pour reprendre son rang,

    Après avoir souffert de froid dans la demeure,

    Il fut chassé dehors par ses chiens et ses gens.

     

    Combien d’hommes heureux cherchent encor la lune,

    Croyant que le voisin a plus de chance qu’eux,

    Celui qui veut avoir de l’autre la fortune,

    Risque de perdre tout, de devenir un gueux.

     

     


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  • Seigneulles (le pain)

    Le pain est l’aliment le plus considéré, il est indispensable à chaque repas, c’est encore souvent le cas actuellement mais sa consommation a baissé. Durant l’occupation, les boulangers éprouvent des difficultés à avoir de la farine de blé, quand ils en ont, elle contient une grande proportion de son, sinon il y a la farine de seigle et même de maïs, ce qui donne des pains indigestes. Le boulanger de Seigneulles s’efforce de satisfaire ses clients et, c’est vrai que son pain est meilleur que celui d’Aubréville.

    Les grosses miches sont courantes, la baguette est un luxe. Le pain est placé dans une huche en bois bien fermée pour éviter la visite des souris.

    C’est le chef de famille qui coupe le pain et c’est un rituel.

    Grand-père sort son couteau de la poche, fait une croix au dos de la miche avant de l’entamer (pourtant ce n’est pas un dévot), il coupe les tranches suivant les besoins. Il n’y a pas de perte, le pain rassis est utilisé en pain perdu.  


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  • Fables

    Seigneulles (la halette)

    La troisième photo de Michel Lardenois présente une femme coiffée d’un chapeau de toile, l’un des modèles porté en Lorraine et en Champagne que l’on appelait bagnolet ou bavolet.

    La halette est plus couvrante à l’arrière et comporte des sortes de baleines en bois. J’ai trouvé une description sur Internet.  

    La halette : pièce la plus fonctionnelle de l’ancien costume lorrain. Le fond est constitué par un cercle de tissu froncé sur les bords et sur lequel s’adapte le bandeau initial. Le tissu peut-être maintenu par des planchettes de bois très léger. Très emboîtant, il protège parfaitement des ardeurs du soleil.

    Les dames d’un certain âge portaient cette coiffe en été, pour aller aux champs ou quand elles se réunissaient dehors pour tricoter, coudre et broder, la bordure souple, agitée par le vent, faisait office de ventilateur, la clim n’est pas une invention récente…


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  • Fables

    Seigneulles (La carriole)

    Une autre photo de Michel Lardenois avec la fameuse carriole utilisée comme moyen de transport par les agriculteurs, c’était un vrai cabriolet « décapoté » tiré par un cheval. Un siège en bois, aucun amortisseur, les personnes aux fesses fragiles devaient mettre un coussin et, quand il faisait froid, une bonne couverture sur les jambes.

    La carriole servait durant la fenaison et la moisson pour transporter les femmes et les goûters dans les champs, mais aussi pour aller à Bar, chez des parents pas trop éloignés, à l’occasion de communions, de baptêmes et d’enterrements. C’est ce genre de véhicule qu’utilisait mon grand-père pour venir me chercher et me reconduire à Rosnes.

    Aucun risque de crevaison, un moteur non polluant à part quelques crottins, pas besoin de permis et pas de PV pour excès de vitesse, même si de temps en temps le cheval se mettait au trot, secouant les passagers.    


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