• Contes

    Seigneulles (les moutons)

    Comme à Aubréville, les vaches et les chevaux font partie du décor du village, les troupeaux de bovins et les attelages circulent régulièrement dans les rues. Une particularité à Seigneulles, il y a également des moutons et ils sont nombreux. La bergerie se trouve non loin de chez marraine, chaque jour le berger et ses chiens conduisent le troupeau vers la pâture, c’est un défilé compact de moutons bêlants qui envahit la chaussée, semant des crottes sur son passage, moins gluantes et moins « odorantes » que les bouses de vache. Il me semble qu’en plus de ses bêtes, le berger s’occupe aussi de moutons appartenant à d’autres éleveurs, ils ont des marques sur leur dos laineux.

    Il me semble aussi qu’il y avait une autre bergerie dans la descente (grande ruelle), à gauche, le berger communal passait prendre les moutons ?

    Je ne manquais jamais le passage du troupeau, je l’accompagnais souvent jusque l’ancienne route des Marats, cela faisait partie de mes plaisirs quotidiens.


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  • Seigneulles (la ferme de grand-père)

    La ferme de mes grands-parents est modeste, le bâtiment est accolé au logement.  Il comprend une grange où se rangent le foin et la paille, au bout une étable avec deux vaches, la baraque du cochon, les clapiers et le poulailler. Sur le côté, l’écurie où ne séjourne plus qu’un cheval, je crois me souvenir qu’il s’appelle Gamin. Grand-père tient beaucoup à ce cheval, il fait presque partie de la famille, il lui parle, le soigne et l’étrille. Presque chaque jour il l’attelle au tombereau pour aller chercher de l’herbe pour les lapins. Quand je viens en vacances, il l’attèle à la carriole pour venir me « cueillir » au car, à Rosnes.  

     

     


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  • Seigneulles (la cheminée)

    La cheminée ouverte est présente dans chaque maison de Seigneulles ou presque, c’est un endroit important pour la famille. Elle est imposante, munie d’une crémaillère sur laquelle est suspendu un chaudron, plus ou moins gros. Les chenets sont lourds, leur tête est souvent celle d’une femme ou d’un animal comme le lion. Dans le fond se trouve une taque en fonte, décorée de motifs divers. En été, la cheminée est éteinte, sauf dans certains foyers où le lait du petit déjeuner est chauffé au bois comme c’était le cas chez mes grands-parents. Je pense que c’était un plaisir pour grand-père d’allumer le feu chaque matin.

    -C’est pour chasser l’humidité, affirmait-il !

    Le soir en hiver, les membres de la famille se réunissent autour du foyer, les femmes cousent ou tricotent, les hommes fument leur pipe ou leur cigarette, allumée par une braise prise à la pincette, le tabac a un meilleur goût.

    On ne brûle pas n’importe quel bois dans la cheminée, on évite le résineux qui fait des étincelles sautant partout, risquant de brûler les vêtements. Des bûches entières sont placées sur les chenets, il est utile de les déplacer au fur et à mesure qu’elles brûlent. Cette tâche est réservée à l’homme de la maison, lui seul « sait » !

    Plusieurs accessoires sont nécessaires, en plus de la pincette, il y a un tison, un soufflet, un balai et une pelle pour enlever les cendres.

    Souvent les saucisses et les jambons sont suspendus dans la cheminée.

    Gamin, j’aimais me mettre en dessous pour regarder le morceau de ciel visible ou sentir les quelques gouttes quand il pleuvait.

     


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  • ContesSeigneulles (la famille Bonamy)

    Je n’ai jamais demandé quels sont exactement les liens de parenté entre les époux Bonamy et moi, je sais seulement que madame Bonamy est une cousine. Monsieur Bonamy vend des petits cochons, c’est l’un des rares habitants de Seigneulles à posséder une voiture, une camionnette qui lui sert à transporter les porcelets mais l’habitacle peut accueillir deux ou trois personnes en plus du chauffeur et il fait parfois le « taxi ». C’est avec lui que nous sommes retournés à Aubréville en revenant de l’exode, c’est lui aussi qui a véhiculé Marraine et l’oncle Louis pour venir à mon mariage, en 1958. Un homme affable et serviable, son épouse était également sympathique, ils avaient une fille, Geneviève qui, je l’ai appris est décédée en 2006, je garde d’excellents souvenirs de ces trois personnes.

     


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  • Seigneulles (la maison de Marraine et de l'oncle Germain)

    La maison de Marraine et de l’oncle Germain est une ancienne ferme. L’entrée principale donne sur le carrefour, elle s’ouvre sur une remise. Dans cette remise à gauche, un escalier et une porte desservent la cuisine d’hiver. C’est une pièce borgne, éclairée seulement par une petite fenêtre sur le toit, un avantage quand il fait froid mais je n’aime pas tellement cette pièce, je m’y sens confiné, les chambres sont à côté. De la remise on passe par une ancienne étable-écurie et, au bout à gauche se trouve la cuisine d’été. Elle est fraîche et plus agréable que l’autre, sa fenêtre donne sur une ruelle. A l’arrière, le clapier, le poulailler et le jardin.  Les portes de communication ont une particularité, elles n’ont pas de poignée et s’ouvrent en les poussant ; munies d’un contrepoids, elles se referment seules. Un aménagement réalisé par l’oncle Germain pour lui faciliter la tâche, étant donné qu’il n’a qu’une main valide.

    C’est un jeu pour moi d’ouvrir ces portes automatiques et de les faire claquer, ce qui n’est pas toujours du goût de l’oncle, et il a raison.

     


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